Retraites : la CGT juge «scandaleux» le rejet par Bayrou d'un retour de l'âge légal à 62 ans

Au micro de France Inter, François Bayrou a jugé impossible un retour de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Une réponse catégorique qui a scandalisé le négociateur sur les retraites de la CGT, alors que "les concertations ont été rouvertes sur l'idée qu'il n'y avait pas de totem ni de tabou".
Le négociateur de la CGT sur les retraites Denis Gravouil a estimé "scandaleux" ce dimanche le rejet, par le Premier ministre François Bayrou, d'un retour à 62 ans de l'âge de départ à la retraite. "C'est scandaleux", a-t-il affirmé à l'AFP, en estimant qu'"on ne peut pas faire confiance à François Bayrou".
Une "trahison"
Interrogé dimanche sur France Inter sur un possible retour, dans le contexte international actuel, à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite – contre 64 ans dans la loi – le Premier ministre a répondu "non".
"Les concertations ont été rouvertes sur l'idée qu'il n'y avait pas de totem ni de tabou, donc on pouvait discuter de tout", a commenté Denis Gravouil. "Et là, maintenant, il referme la porte complètement. C'est totalement une trahison de la parole donnée aux organisations syndicales, dont la nôtre, et aux parlementaires", a-t-il ajouté. "S'il y a des dépenses de défense à faire, c'est évidemment d'abord sur ceux qui ont vu leur fortune s'accroître depuis qu'Emmanuel Macron est arrivé. On ne va pas redemander aux mêmes", a-t-il ajouté.
Les négociations censées permettre une amélioration de la réforme de 2023 sans accentuer le déficit, comportent encore 11 rendez-vous entre partenaires sociaux d'ici au 28 mai – un par semaine. La CGT qui réclame l'abrogation de la réforme, a déjà envoyé le 10 mars, un courrier au Premier ministre, demandant plusieurs "éclaircissements" sur les négociations observant notamment que l'exigence initiale d'un maintien de l'équilibre financier a glissé ces dernières semaines vers une demande de "retour à l'équilibre".