Et s’il fallait à nouveau réformer notre système de retraites rapidement ? C’est ce qu’a laissé entendre le directeur général de la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) lors d’une audition au Sénat, ce mercredi. Renaud Villard a d’abord partagé les premiers effets de la réforme passée avec la revalorisation des petites retraites. Quelque 30 euros de plus en moyenne pour les nouveaux retraités. Mais le patron de la CNAV s’est aussi arrêté sur les projections de déficits du système de retraites.
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En juin, le conseil d’orientation des retraites avait déjà conclu que la réforme ne préserverait pas le système d’un déficit en 2030. Ce mercredi, le directeur général de la CNAV, la caisse nationale d’assurance-vieillesse, en personne, l’a détaillé lors d’une audition au Sénat. Le déficit atteindra encore 10 milliards d’euros en 2030. "Les 10 milliards peuvent surprendre, a reconnu Renaud Villard, mais n’oubliez pas que la réforme ne prévoyait pas de remettre à l’équilibre le régime général mais l’ensemble des régimes de retraite de base et complémentaires, et vous savez que ce sujet a pu susciter quelques controverses…", a-t-il affirmé.
La menace démographique
Pire, l’après 2030. Le déficit se creusera encore un peu plus. Le financement du système sera encore moins assuré. "Le drame, ce sont les jeunes générations qui ont l’impression de cotiser à perte. C’est quasiment 30% du salaire qu’on met pour financer la retraite de ses ainés. Si on a l’impression de se faire voler pour soi-même ne pas avoir de retraite, le consentement républicain à l’impôt et au prélèvement peut être sérieusement interrogé", souligne le directeur général de la CNAV.
Renaud Villard a aussi abordé le problème démographique. En 2070, il n’y aura plus qu’un actif qui cotisera pour un retraité, contre 1,4 pour 1, aujourd’hui. Un ratio qui sera intenable.