La CFDT sera-t-elle dans la rue avec les autres organisations syndicales, samedi, pour défiler contre la réforme des retraites ? Si le syndicat réformiste doit décider de sa participation lundi, il compte bien profiter de la reprise des négociations avec le gouvernement pour le convaincre de renoncer à son projet d'âge pivot à 64 ans. Une mesure "injuste", et "massivement rejetée par les Français", estime Frédéric Sève, secrétaire national de la CFDT en charge des retraites, invité lundi d'Europe 1.
"Pour nous, l'idée d'un âge d'équilibre est toujours injuste, car elle oblige ceux qui ont commencé à travailler tôt à travailler plus que les autres pour obtenir un même niveau de pension", explique-t-il, décrivant une mesure "pas vraiment utile". De plus, assure le syndicaliste, l'âge pivot est "massivement rejeté par les Français". Selon un sondage Elabe pour L'Opinion publié lundi, deux-tiers des Français (66%) se disent opposés à sa mise en place.
"Il manque une prise en compte complète de la pénibilité"
Pour autant, la CFDT ne confirme pas pour l'instant sa participation à la journée de manifestations de samedi, alors que le syndicat doit prendre sa décision lundi. "On décidera de nos actions en fonction de ce que va nous dire le Premier ministre, et des perspectives qu'il donnera au dialogue". Et de prévenir : "il serait curieux de commencer une séquence de dialogue en disant qu'il n'y a rien à discuter".
Revenant sur la réforme dans sa globalité, Frédéric Sève estime qu'il faut "distinguer deux chantiers" : la construction du système universel, et le chantier du financement des retraites. Sur ce dernier thème, "il faut créer une conférence qui réfléchisse en parallèle sur ces sujets", estime le secrétaire national de la CFDT en charge des retraites, selon qui "il n'y a pas d'urgence sur le financement, le système est pas en cessation de paiement". Autre point de désaccord avec le gouvernement, la CFDT estime que la réforme "manque d'une prise en compte de la pénibilité qui soit complète".