L'intersyndicale opposée au projet de réforme des retraites du gouvernement appelle à une nouvelle "journée massive de grève et de manifestation interprofessionnelle" le 24 janvier, jour de l'examen du projet de loi en Conseil des ministres, a-t-elle annoncé mercredi dans un communiqué.
Les organisations "CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, MNL, Unef, UNL et FIDL appellent à réunir des assemblées générales pour continuer et amplifier encore la mobilisation afin d'obtenir le retrait de ce projet et l'ouverture de véritables négociations", écrivent-elles, à l'issue d'une réunion intersyndicale de près de trois heures. Elles appellent aussi "à des actions de grève, de convergences interprofessionnelles sur tout le territoire les 22 et 23 janvier", notamment sous la forme de "retraites aux flambeaux ou autres initiatives le 23 au soir", avant de "faire du vendredi 24 janvier, date du conseil des ministres qui devrait examiner le projet de loi, une journée massive de grève et de manifestation interprofessionnelle".
"Ce gouvernement va céder"
"Malgré les annonces du Premier ministre et après six semaines d'un mouvement social inédit, dont nous nous félicitons, la population soutient toujours majoritairement la mobilisation contre ce projet absurde et injuste", note le texte. "Nous sommes les syndicats majoritaires et ce gouvernement va céder", a affirmé à la sortie de la réunion Catherine Perret, secrétaire confédérale CGT, tandis que Frédérique Rolet (FSU) prédisant que "le 24, ça va être une très grosse journée, car qui peut encore penser que ce projet est valide ?".
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Frédéric Souillot (FO) a pour sa part balayé l'annonce du gouvernement de retrait de l'âge pivot assorti d'un bonus-malus, qui devait être instauré progressivement dès 2022, qui a ouvert la voie à un compromis entre Edouard Philippe et les syndicats "réformistes" (CFDT, CFTC et Unsa) : "les tergiversations autour de l'âge pivot et de l'âge d'équilibre, c'est de la sémantique". Réagissant pour sa part aux propos d'Edouard Philippe mercredi, qui a jugé que la grève n'avait "que trop duré", Céciel Gondard-Lalanne, de Solidaires, a lancé : "Edouard Philippe aussi n'a que trop duré !".
L'intersyndicale exige sur statu quo sur les régimes de retraite
L'intersyndicale "exige le maintien des régimes de retraite existants par répartition solidaire et intergénérationnelle, fondés sur un système par annuités", indique le communiqué. Elle rappelle qu'elle "porte des propositions pour améliorer les droits de toutes et tous dans le système de retraite actuel", notamment l'égalité salariale hommes/femmes, la prise en compte des années d'étude, l'augmentation des salaires dans le privé et le public.
L'intersyndicale s'est réunie au siège de la CGT à Montreuil à la veille d'une sixième journée d'action nationale interprofessionnelle depuis le début du mouvement, après celles des 5, 10 et 17 décembre, 9 et 11 janvier, qui ont vu progressivement s'éroder la participation aux manifestations.