Retraites : un journaliste porte plainte à l'IGPN, accusant la BRAV-M de "violences"

Brav-M
36 enquêtes judiciaires ont été ouvertes par l'IGPN depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. © AMAURY CORNU / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP
Ce mardi, Amar Taoualit, journaliste reporter d'images, a annoncé avoir déposé plainte à l'IGPN pour des "violences en réunion" à Paris dont il accuse des policiers de la Brav-M lors d'une manifestation contre la réforme des retraites le 16 mars dernier. Depuis le début de la mobilisation, 36 enquêtes judiciaires ont été ouvertes par l'IGPN. 

Un journaliste reporter d'images, Amar Taoualit, a annoncé avoir déposé plainte mardi à l'IGPN, la "police des polices", pour des "violences en réunion" à Paris dont il accuse des policiers de la Brav-M lors d'une manifestation le 16 mars. "Pourquoi me suis-je fait gazer ? Je voulais savoir. C'est important pour le métier de journaliste", a expliqué auprès de l'AFP Amar Taoualit, 24 ans, qui assure subir pour la "première fois" des violences en quatre ans de terrain.

"Rentre chez toi !"

Sur les images du journaliste tournées le 16 mars au soir place Vendôme à Paris, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, des manifestants sont encerclés par des policiers casqués de la Brav-M, cette unité parisienne à moto décriée. Alors que Amar Taoualit filme les manifestants, un policier lui intime de "dégager". "Rentre chez toi !", Casse-toi de là !", "Laissez-nous travailler !", lui ordonnent ensuite plusieurs policiers. Le journaliste est alors aspergé, au moins à une reprise, de gaz lacrymogène, puis repoussé brusquement par les policiers, avant de tomber à terre. Il proteste régulièrement, en indiquant sa profession, en montrant sa carte de presse et en disant faire son travail.

"En s'attaquant aux journalistes, la Brav-M veut passer sous silence ses propres exactions. Il s'agit d'une atteinte extrêmement grave contre la liberté de la presse" qui impose des "sanctions immédiates", a déclaré à l'AFP Me Pierre Brunisso, avocat du journaliste avec Me Arié Alimi. En diffusant les images jeudi, le média Loopsider - pour lequel Amar Taoualit travaille régulièrement - a dénoncé "une attaque délibérée contre la liberté de la presse" et demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin "de rappeler aux forces de l'ordre leur obligation de respecter le droit des journalistes et de les protéger".

"36 enquêtes judiciaires" ouvertes par l'IGPN

Le ministre a annoncé que "36 enquêtes judiciaires" avaient été ouvertes par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et 2 par son équivalent pour les gendarmerie (IGGN) depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. Plusieurs journalistes ont dénoncé des violences policières. Le Schéma national du maintien de l'ordre (SNMO) adopté en décembre 2021 prévoit notamment que "les journalistes peuvent, à la différence des autres personnes présentes, circuler librement au sein des dispositifs de sécurité mis en place" et "continuer à exercer leur mission lors de la dispersion d'un attroupement".