Les députés ont renoncé mercredi soir à la surtaxation de l'huile de palme, en nouvelle lecture sur le projet de loi Biodiversité, qui avait entraîné les protestations des deux principaux producteurs mondiaux, l'Indonésie et la Malaisie. Cet impôt est parfois surnommé parfois la "taxe Nutella", en référence à l'utilisation massive de l'huile de palme dans la célèbre pâte à tartiner de Ferrero.
Pour l'Indonésie, une mesure "arrogante".Revenant sur leurs précédents votes, les députés ont supprimé cette mesure qui visait à aligner la taxation de l'huile de palme, qui fait partie des huiles végétales les moins taxées en France, sur celle de l'huile d'olive. Mais ces votes avait entraîné de vives protestations notamment de l'Indonésie, critique d'une mesure "arrogante" pouvant "mettre en danger les relations entre les deux pays", alors que ce pays met en avant ses efforts pour produire davantage d'huile certifiée, censée limiter la déforestation.
"Chantage économique". Plusieurs députés, notamment à droite, ont relayé ces arguments dans l'hémicycle, craignant des conséquences pour l'emploi en France. "Nous légiférons avec le couteau sous la gorge. Le Parlement français fait l'objet d'un chantage", a déploré la socialiste Delphine Batho. "Si la représentation nationale vient à céder aux chantages économiques, nous pouvons abaisser toutes les barrières fiscales", a renchéri l'écologiste François-Michel Lambert. Mais la secrétaire d'Etat à la Biodiversité Barbara Pompili et la rapporteure PS Geneviève Gaillard ont également invoqué d'autres arguments pour justifier leur changement de position, invoquant la "fragilité juridique" du dispositif ou la difficulté de toucher à un type d'huile sans toucher à tous les autres.
Un nouveau débat dans six mois. À la place, les députés ont voté un amendement du gouvernement, se fixant comme objectif de revoir d'ici six mois "le dispositif actuel de taxation des huiles alimentaires, afin notamment de le simplifier et de favoriser les productions dont la durabilité fait l'objet de critères objectif". C'est la troisième fois depuis 2012 que les parlementaires débattent, en vain, de cette taxation, surnommée parfois la "taxe Nutella", en référence à l'utilisation de l'huile de palme dans la célèbre pâte à tartiner de Ferrero.