Les cinq personnes blessées après les échauffourées qui ont opposé samedi les communautés corse et maghrébine de la ville de Sisco en Haute-Corse sont sorties de l’hôpital, a indiqué le parquet. Dans la journée de dimanche, environ 500 personnes se sont rassemblées à Bastia.
Sang chaud. "Le départ c’est une douzaine d’enfants de Sisco qui étaient tout à fait calmement sur la plage avec des familles maghrébines à côté", a raconté le maire PS-DVG de la ville, Ange-Pierre Vivoni, au micro d’Europe 1 dimanche. "Il y avait des touristes qui prenaient des photos de paysages, et puis il y a eu l’altercation entre un Maghrébin avec ces personnes. […] Un des gosses a dit : ‘on est libre de prendre des photos’. Après, ça a été très très dur", confie l'édile. "Les Méditerranéens, et les Corses en particulier, ont le sang chaud."
"Un climat très lourd". "Je ne vous cache pas que nous avons vécu des moments terribles. Personnellement je n’ai jamais vu ça sur ma commune. J’ai mal au cœur de voir ce qui se passe chez nous, on sent un climat très lourd", explique Ange-Pierre Vivoni qui souhaite l’apaisement avant tout. "Nous avons besoin de calme et de paix sur cette île".
Une foule en colère. Cent policiers et gendarmes ont été envoyés sur place pour ramener le calme. La section de recherches d'Ajaccio a été saisie de l'enquête. "Vous n'avez qu'à venir nous voir à Lupino", un quartier périphérique, populaire et métissé de Bastia, aurait lancé l'une des personnes d'origine maghrébine. En fin de matinée, dimanche, les manifestants ont été reçus à la préfecture de Bastia. À la sortie, dans une ambiance très tendue, la foule a crié "aux armes, on va monter parce qu'on est chez nous" et s'est dirigée vers le quartier Lupino, dont les gendarmes mobiles ont bloqué l'entrée.