Robert Badinter s'est longuement confié à Christophe Hondelatte et lui a raconté la croisade qu'il a menée contre la peine de mort. Dans le premier épisode, disponible en podcast (et ci-dessous), l'ancien ministre de la Justice raconte son échec durant le procès de Roger Bontems. Cet ancien militaire, condamné après une prise d'otage meurtrière dans la centrale de Clairvaux en 1972, avait été exécuté. "J'ai le sentiment que c'était joué d'avance", se souvient-il. "J’admire cette espèce d’aveuglement de confiance que j’avais dans une issue qui, je le pensais, pouvait être favorable, c’est-à-dire écarter la peine de mort", déclare Robert Badinter. L'avocat reconnait une forme de naïveté : "J'étais jeune et je n'avais rien compris."
Réécoutez le premier des quatre épisodes :
Une "histoire exceptionnelle"
Ne s’épanchant pas beaucoup aujourd'hui sur les affaires judiciaires, Robert Badinter a néanmoins accepté de revenir sur les deux grands procès qui ont forgé son combat contre la peine de mort : ceux de Roger Bontems et de Patrick Henry. Une "histoire exceptionnelle", selon Christophe Hondelatte.
Robert Badinter échoue à sauver Roger Bontems, exécuté à la prison de la Santé. "Le hasard veut que quelques années plus tard, dans la même cour d’assises où il a vu Bontems condamné à mort, il va obtenir de sauver la tête de Patrick Henry, face au même avocat général", rappelle Christophe Hondelatte.
L'animateur d'Europe 1 ajoute : "J’ai bâti mon récit à partir de deux de ses livres, avec ses mots, en tentant de ne jamais les trahir."