L'organisation écologiste Extinction Rebellion a annoncé dimanche suspendre au Royaume-Uni les opérations spectaculaires de blocages qui l'ont fait connaître, préférant mobiliser pour une grande manifestation contre l'inaction du gouvernement en avril. Ce réseau d'activistes, formé au Royaume-Uni en 2018, utilise régulièrement la désobéissance civile pour dénoncer ce qu'il qualifie d'inaction des gouvernements face au changement climatique. Ses militants se sont illustrés en se collant sur les routes ou des avions pour bloquer le trafic. Fin août, ils ont encore bloqué le pont basculant londonien Tower Bridge emblématique de Londres.
Un mouvement détesté par l'opinion publique anglaise ?
"Cette année, nous donnons la priorité à la participation plutôt qu'aux arrestations, au relationnel plutôt qu'aux blocages de routes", a indiqué le groupe dans un communiqué. Il annonce avoir pris pour 2023 la "résolution controversée de temporairement se détourner des perturbations de l'espace public comme tactique principale". Il reconnaît "le pouvoir des perturbations pour sonner l'alarmer" mais dit "nécessaire" d'évoluer et vouloir surtout "perturber les abus de pouvoir" en faisant pression sur la classe politique pour mettre fin à l'usage des énergies fossiles.
Il appelle pour cela à une grande manifestation le 21 avril devant le Parlement britannique, espérant réunir 100.000 personnes. Les actions d'Extinction Rebellion ont souvent été controversées, le groupe exaspérant une partie de l'opinion, le pouvoir conservateur et une grande partie de la presse en s'en prenant au public. De nombreux militants ont été arrêtés lors de ces actions et le gouvernement prévoit de durcir encore le droit à manifester. Parallèlement, Extinction Rebellion a été dépassé par l'émergence de groupes encore plus radicaux comme Just Stop Oil ou Insulate Britain, qui ont bloqué l'autoroute périphérique de Londres ou aspergé de soupe en octobre le chef d'oeuvre de Van Gogh "les Tournesols" à la National Gallery de Londres.