Le nouveau ministre de l'Éducation nationale rouvre le dossier sensible des rythmes scolaires : il doit donner la possibilité aux communes de revenir à la semaine de quatre jours dans les écoles dès la rentrée prochaine, un mouvement qui pourrait s'amplifier l'année suivante.
Permettre de nouvelle dérogations. Un projet de décret en ce sens, dévoilé par le site ToutEduc, a été transmis aux syndicats mardi et doit faire l'objet d'un vote consultatif le 8 juin au Conseil supérieur de l'éducation (CSE), un mois avant la fin de l'année scolaire. Sans abroger la semaine de quatre jours et demi réinstaurée en 2013 et 2014 durant le quinquennat Hollande, le document autorise de nouvelles dérogations.
Selon ce texte, il est permis "au directeur académique des services de l'Éducation nationale, sur proposition conjointe d'une commune ou d'un établissement public de coopération intercommunale et d'un ou plusieurs conseils d'école, d'autoriser des adaptations à l'organisation de la semaine scolaire ayant pour effet de répartir les heures d'enseignement hebdomadaires sur huit demi-journées réparties sur quatre jours". Cela constituerait le troisième changement de rythmes pour les écoliers en neuf ans.
Davantage de libertés aux communes. Emmanuel Macron avait promis pendant la campagne électorale de laisser davantage de liberté aux communes sur les rythmes, en concertation avec les enseignants et les parents. Le ministre Jean-Michel Blanquer a confirmé samedi qu'il y aurait un assouplissement des rythmes pour la rentrée, en précisant que "tous les territoires satisfaits" doivent "continuer" à appliquer l'organisation actuelle. Les autres municipalités "pourront, si elles sont prêtes, à la rentrée prochaine, changer leur dispositif avec le soutien" de l'institution.
Un premier changement de rythme en 2008. La semaine de quatre jours avait été instituée en 2008 sous Nicolas Sarkozy, avec la suppression du samedi matin et le passage à 24 heures de classe hebdomadaires au lieu de 26 précédemment. Cette organisation était critiquée par les chronobiologistes, et l'ancien ministre de l'Éducation Vincent Peillon avait décidé de revenir à la semaine de quatre jours et demi, généralement avec le mercredi matin.
La création d'activités périscolaires. Cette réforme, contestée par des parents, des élus de droite et des enseignants, a été lancée à la rentrée 2013 et généralisée à la rentrée 2014, étalant davantage les 24 heures de classe avec l'objectif d'améliorer les apprentissages. Le raccourcissement des journées de cours s'est accompagné de la création d'activités périscolaires à la charge des communes, partiellement financées par l'État. Le ministre qui avait succédé à Vincent Peillon, Benoît Hamon, avait autorisé des assouplissements.