"Les sages-femmes ont les boules !" L'Organisation nationale syndicale des sages-femmes (ONSSF) ne mâche plus ses mots pour faire part du ras-le-bol de la profession. En grève depuis vendredi jusqu'au 31 décembre prochain, les sages-femmes exigent une amélioration des conditions de sécurité et d'accompagnement des femmes et des bébés, qui passe par une augmentation des effectifs.
Caroline Combot, secrétaire générale de l'ONSSF, déplore l'inaction du gouvernement. "Sur cette question des effectifs, on n'a eu absolument aucune réponse", s'indigne-t-elle au micro d'Europe 1. Les sages-femmes, trop peu nombreuses, sont de plus en plus sollicitées.
Des sages-femmes sur tous les fronts
"On accueille aussi des consultations d'urgence en gynécologie et des consultations d'urgence pour des femmes en cours de grossesse", explique Caroline Combot. "Et ça, ce n'est pas du tout pris en compte. Il faut prendre en considération le nombre de personnes qui seraient nécessaires pour accompagner et prendre en charge toutes ces demandes", suggère-t-elle.
Selon Caroline Combot, il manque aujourd'hui 42 sages-femmes au sein des établissements pour "assurer une prise en charge optimale non seulement des naissances, mais aussi de toutes les autres demandes de consultations urgentes".
Des réponses gouvernementales "insuffisantes"
Les trois organisations majoritaires dans la fonction publique hospitalière, CFDT, FO et l'Unsa, ont signé un protocole d'accord avec le gouvernement en novembre, prévoyant notamment des hausses de salaires début 2022 et une sixième année de formation pour les futures étudiantes en maïeutique.
Mais pour l'ONSSF ces réponses gouvernementales "sont insuffisantes". L'UNSSF, autre organisation syndicale de la profession, a pour sa part décidé de "suspendre" son mouvement le temps des négociations même si "tout n'est pas réglé loin de là".