Yannick Morez, maire de Saint-Brévin, a annoncé, ce mercredi, sa démission en raison de l'incendie qui a visé son domicile dans la commune de Loire-Atlantique, secouée depuis plusieurs mois par des manifestations hostiles au projet de déménagement d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada), pour lequel l'édile dénonçait ces dernières semaines l'absence de soutien de l'Etat.
À Saint-Brevin, les habitants se montrent à la fois surpris et solidaires du maire démissionnaire Yannick Morez (DVD), lassé des violences liées au transfert du centre d'accueil pour demandeurs d'asile. Sur le perron de la mairie, Jacques Bonniot, enseignant en philosophie de 59 ans, tient dans sa main une enveloppe à l'attention de Yannick Morez, dont l'annonce de la démission a fait l'effet d'une bombe politique, jusqu'au niveau national.
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"Le niveau de violence politique devient incroyable"
"Je viens lui adresser un courrier de soutien pour montrer qu'il n'y a pas que l'extrême droite qui s'exprime", confie-t-il. "Le niveau de violence politique devient incroyable et il n'est pas acceptable qu'un maire soit en danger à cause de fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux".
"On se sent dans un climat d'insécurité. Ça fait peur. Voilà dans quelles conditions on travaille aujourd'hui. Je croise le maire de temps en temps. On sent quelqu'un angoissé. On sent une crainte", témoigne Gérard, agent au service de la voirie à la ville de Saint-Brévin, au micro d’Europe 1. Cette crainte, c'est le quotidien de l'élu qui, ces derniers mois, subit intimidations et menaces de mort. Le 22 mars dernier, un nouveau cap a été franchi. Ses deux voitures et sa maison ont été incendiées.
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"Un silence assourdissant depuis l'incendie"
"Il y a eu un silence assourdissant depuis l'incendie qui a eu lieu chez le maire. Il n’a reçu aucun soutien. On l'a évoqué avec lui, il n'a eu aucun signe de la part du préfet et il a juste eu un appel d’Olivier Véran le lendemain de l'incendie, c'est tout", témoigne Philippe Croze, président du collectif des Brévinois attentifs et solidaires. Ce serait d'ailleurs ce manque de soutien de la part des autorités plutôt que l'incendie volontaire qui semble avoir poussé le maire à jeter l'éponge. Beaucoup jugent, ce jeudi, les réactions d'Elisabeth Borne et d'Emmanuel Macron bien tardives, voire opportunistes.