Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est exprimé au Sénat ce mercredi après-midi. 1:24
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William Molinié, édité par Romain Rouillard , modifié à
Quatre jours après les débordements qui ont émaillé la manifestation contre le projet de méga-bassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, les autorités assurent qu'aucun manquement n'a été relevé concernant l'assistance aux blessés. Un participant au rassemblement se trouve toujours entre la vie et la mort ce mercredi. 

Les secours sont-ils intervenus trop tard lors de la manifestation contre le projet de méga bassines qui a dégénéré le week-end dernier à Sainte-Soline ? Une conversation téléphonique, rendue publique par Le Monde et Mediapart suggère en tout cas certaines difficultés rencontrées par le personnel médical pour porter assistance aux éventuels blessés. On y entend un opérateur du Samu assurer à un médecin d'une équipe d'observateurs de la ligue des droits de l'homme qu'il n'a pas obtenu les autorisations nécessaires pour envoyer des secours sur place alors qu'un manifestant se trouve toujours entre la vie et la mort ce mercredi. Sa famille a d'ailleurs porté plainte contre X pour "tentative de meurtre et entrave volontaire à l'arrivée des secours".  

Néanmoins, selon le chef du Samu des Deux-Sèvres, aucun fautif n'est à blâmer dans cette histoire. Les secours n'ont effectivement pas pu entrer dans la zone où se trouvaient les manifestants blessés, tout simplement car les gendarmes jugeaient l'opération trop dangereuse. Une décision saluée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ce mercredi après-midi au Sénat. "Les secours n'ont pas été empêchés par les forces de l'ordre. Je sais que ça vous ferait plaisir de penser que les gendarmes souhaitent la mort des gens. Mais ce n'est pas le cas. Et les gendarmes eux-mêmes ont dû faire demi-tour parce qu'alors qu'ils allaient secourir un manifestant, ils se faisaient harceler par des pluies de pavés et de cocktails Molotov. Voilà la vérité", a-t-il tonné. 

Aucun manquement, selon les autorités

D'après les autorités, aucun manquement n'a été mis en lumière. Au contraire, un médecin militaire est lui-même intervenu pour secourir des manifestants gravement blessés au péril de son intégrité physique, selon les termes du directeur général de la police nationale. Dans Punchline, ce mercredi sur Europe 1, la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, a également balayé d'un revers ces accusations d'entrave à l'arrivée des secours. "La priorité la plus importante, c'était de secourir. Mais pour secourir, il y a une règle de base simple : il faut que les secours puissent intervenir en sécurité pour eux-mêmes", a-t-elle plaidé au micro de Laurence Ferrari.

 

Selon elle, la présence d'éléments perturbateurs sur ce rassemblement ne le permettait pas. "Personne ne peut nier que ces blocs, constitués de personnes au visage dissimulé, équipées, armées, déterminées, organisées et formées, présentaient un danger réel, évidemment pour les forces de l'ordre qui ont subi cela, mais potentiellement aussi pour les secours", a-t-elle conclut.