La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a "aujourd'hui connaissance d'une dizaine d'affaires" comparables à celle de Naomi Musenga, morte fin décembre à Strasbourg après un appel au Samu pris à la légère, a-t-elle déclaré jeudi sur France Inter.
Des signalements "beaucoup plus fréquents". Le décès de Naomi Musenga "a permis de révéler des dysfonctionnements. Aujourd'hui, j'ai connaissance d'une dizaine d'affaires" comparables, "mais je pense que c'est sous-estimé encore", a déclaré Agnès Buzyn. "Aujourd'hui me remontent des agences régionales de santé des signalements beaucoup plus fréquents qu'avant. Il y a eu une prise de conscience, je pense, dans les services des Samu de la nécessité de faire remonter les dysfonctionnements, ce qui n'était pas le cas avant", a-t-elle souligné.
Mettre en place un contrôle qualité. La ministre a demandé aux médecins urgentistes de lui "donner des procédures" et souhaite qu'ils "mettent en place un contrôle qualité car ces affaires ne peuvent pas rester dans un tiroir, méconnues". "Il faut que les familles soient prévenues, informées, que les hôpitaux prennent leurs responsabilités", a-t-elle dit.
Déjà une réflexion en cours sur un numéro commun. "Avant que cet accident grave survienne, nous avions déjà lancé une réflexion avec Gérard Collomb [le ministre de l'Intérieur] sur l'articulation des numéros d'urgence entre eux, entre les pompiers et le Samu", a-t-elle rappelé. Une mission doit rendre en juin un rapport "qui compare les différents systèmes européens avec des numéros uniques ou des numéros différents".
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Un seul numéro est certes "plus simple à mémoriser mais il y a un désavantage" car "vous avez à ce moment-là plusieurs étapes pour joindre le médecin", ce qui fait "perdre de l'information et du temps", a-t-elle relevé. "Il va falloir articuler" cette réflexion sur les numéros "de grande urgence" avec "celle sur la régulation des soins non programmés", a ajouté Agnès Buzyn.
Les urgences seulement en dernier recours. Cela pose la question de l'organisation des "soins de ville pour que les Français qui ont besoin de réponses concrètes à des problèmes qui ne sont pas vitaux puissent quand même trouver la réponse en ville sans aller aux urgences", a souligné la ministre.
Pour les soins non programmés, en dehors des urgences et des médecins traitants, "il y a d'autres médecins, des maisons de santé, éventuellement des centres de santé, d'autres professionnels qui peuvent prendre en charge, par exemple des pharmaciens sur certains conseils", a-t-elle expliqué.