C'est la "goutte d'eau" qui a fait déborder le vase du burn out parental. Un samedi matin, Sandrine, mère de deux enfants diagnostiqués hyperactifs et à haut potentiel, a quitté le domicile familial, épuisée depuis des mois. En se recentrant sur elle-même, elle a surmonté cette épreuve, comme elle l'a expliqué au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1.
"Les enfants à haut potentiel sont des enfants qui ont du mal à gérer les émotions, la colère, en permanence, avec des frustrations sur des tâches quotidiennes. Quand j'ai rencontré ce problème [du burn out parental], il y a deux ans et demi, les miens avaient 7 et 14 ans. Ça faisait des mois que j'en parlais autour de moi, notamment à mon conjoint. Visiblement, je n'ai pas été assez claire et c'est arrivé petit à petit. On sent une espèce de pression, un épuisement, avec une sensation d'étouffement. J'étais vraiment en souffrance, je ne supportais plus rien du tout.
La "peur" de retrouver les enfants après l'école
J'appréhendais le retour du collège parce que je ne savais pas ce qui allait me tomber dessus, c'était bien souvent une sacrée tornade ! J'avais peur de les retrouver, ce qui est une sensation hyper déplacée pour une maman aimante, normalement. Je venais de changer de métier, j'étais devenue assistante maternelle donc je travaillais à la maison. Ça n'a peut-être pas aidé les enfants. Mon conjoint rentrait à 20 heures, j'étais seule pour la sortie d'école et le repas.
>> De 15h à 16h, partagez vos expériences de vie avec Olivier Delacroix sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici
Je pouvais en parler et échanger à ce sujet, mais tant qu'on n'est pas confrontés à ça, on ne se rend pas compte de ce que ça peut être. Ça demande une énergie constante. Forcément, qui dit maman, dit bienveillance, patience, écoute, amour… On ne se retrouve pas dans ce schéma là, donc on culpabilise. On se dit 'je ne suis pas à la hauteur, je n'aime pas suffisamment mes enfants, il y a une chose qui ne va pas chez moi'.
Le départ après "une énième colère"
Un samedi matin, après une énième colère, j'ai clairement pété un câble et je leur ai dit que je m'en allais. Je suis montée faire ma valise. En la faisant, je me suis dit que c'était n'importe quoi, mais mon conjoint m'a dit que c'était très bien et m'a encouragé à partir, en me disant qu'il gérait. Je suis partie sans dire au revoir car je n'en pouvais plus. J'étais au bout.
Je ne savais pas où j'allais quand je suis partie. Je me suis souvenue que mes parents étaient absents donc je suis restée chez eux trois, quatre jours. Ça m'a complètement sauvée. J'ai pris du temps pour moi et tâché de ne pas réfléchir à ça, avec de la lecture et du sport.
Je suis revenue avec un nouveau souffle même si j'appréhendais encore de revenir. Je me suis dit que je retournais dans l'arène. On s'est mis autour d'une table pour discuter avec mon conjoint et mes enfants. Ce qui a fait que ça a changé, c'est moi. J'allais mieux. Je suis revenue en me disant que c'était possible de faire un break et de ne pas être en apnée sans arrêt. Le fait d'avoir ça dans un coin de sa tête, ça soulage et ça permet d'appréhender les choses avec plus de patience."
Retrouvez d'autres témoignages de l'émission d'Olivier Delacroix
Brigitte, 63 ans, a un amant depuis huit ans et demi : "Mon mari n'est pas pris de court !"
Cathy, mère de Théo, 14 ans, autiste : "À l'école, on l'a traité de trisomique"