C'est du jamais vu à cette période de l'année. Soixante départements français ont été placés en état d'alerte sécheresse par le gouvernement, qui leur impose des restrictions d'eau. Beaucoup d'agriculteurs réclament pourtant de pouvoir irriguer prairies et cultures.
Les agriculteurs dénoncent un "désengagement de l'Etat". Ceux du Grand Est et de Bourgogne-Franche-Comté, particulièrement touchés par la sécheresse, ont appelé mercredi dans un communiqué à la "mobilisation", dénonçant le "désengagement de l'Etat". Les syndicats FRSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) des deux régions demandent "des réponses concrètes" pour "éviter une catastrophe économique" pour les éleveurs et cultivateurs affectés, listant une série de mesures à prendre selon eux à court terme au niveau européen, national ou local.
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"Si l'on n'arrose pas, on n'a rien". Mais les agriculteurs ne sont pas les seuls à contester ces restrictions d'eau. Au Grand Lucé dans la Sarthe, certains particuliers font de la résistance. "J'en ai rien à foutre. On arrose", peste l'un des habitants, rencontré par Europe 1. "C'est ridicule, on n'a pas des grosses retraites. Si l'on n'arrose pas, on n'a rien. J'ai quatre filles, j'ai douze petits enfants, je fais mon jardin pour toute la famille. Mes tomates, ça nourrit tout le monde", confie un autre.
Un comportement que regrette Pascal Dupuis, le maire de la commune. "La plupart du temps , quand on arrose, c'est la nuit, et la nuit le maire dort. Mais si on me dénonçait des abus, je pourrais appeler la gendarmerie", assure-t-il. "Ça devient grave. Ça fait 53 ans que je suis ici. On a déjà eu des restrictions d'eau mais jamais à cette période".
Certains habitants arrosent leur potager malgré la restriction d'eau. (Crédit : François Coulon/Europe 1)
"Il n'a pas plus depuis juin". Dans le village de Froideterre sur le lit de l'Ognon en Haute-Saône, en situation de crise depuis le début du mois, le problème est le même. "Il y a toujours des contestataires. Ce sont des gens qui pompent dans la nappe, qui arrosent abondamment leur jardin et qui se moquent si leurs voisins n'ont plu d'eau le lendemain", constate Alain Pernot, le maire, qui concède que la situation est exceptionnelle. "On n'avait pas vu ça depuis 1976. Il n'a pas plu depuis la dernière semaine de juin. Imaginez vous un peu !"