Gel, épisodes de chaleur extrêmes, sécheresse, grêle, mégafeux... Les éléments climatiques se sont déchaînés en 2022. Face à la multiplication des phénomènes extrêmes, les Français ont pris conscience de l'accélération du changement climatique, y compris dans l'Hexagone, relativement épargné jusqu'alors.
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Et avec de tels événements météorologiques, la facture des assurances a explosé. "2022, c'est véritablement l'annus horribilis", reconnaît au micro d'Europe 1 la présidente de France Assureurs, Florence Lustman. Au cours de l'année écoulée, la facture climatique s'est élevée à près de 10 milliards d'euros. Un chiffre impressionnant qui se rapproche de celui de 1999, une année marquée par les tempêtes Lothar et Martin, qui avait fait envoler la facture à près de 15 milliards d'euros.
De nouveaux records dans les années à venir
"Pour donner quelques chiffres comparatifs, dans les années 1980 par exemple, ces événements naturels coutaient en moyenne un milliard d'euros par an. Et sur les cinq dernières années qui ont précédé 2022, on était déjà passé à un coût moyen de 3,5 milliards d'euros par an", explique la présidente de France Assureurs.
Mais si l'addition explose en 2022, c'est parce que cette année aura été exceptionnelle sur tous les fronts. "Les Français le savent bien, ils ont vécu tous ces orages de grêle qui ont été très intenses avec des grêlons qui maintenant atteignent la taille d'une balle de tennis et non plus d'une balle de ping-pong. Il y a eu aussi des tornades et des inondations. Et en parallèle, 2022 a été une année également exceptionnelle sur le front de la sécheresse", poursuit Florence Lustman.
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Et les prochaines années ne devraient pas être de tout repos pour les assurances, prévient-elle. "Avec les projections que nous avons réalisées, nous pensons que sur les 30 prochaines années, en cumulé, le coût climatique va doubler par rapport à ce que l'on a dépensé sur les 30 dernières années."
"Oui, le risque climatique est encore assurable"
"Ainsi, on s'attend à ce que la facture climatique s'élève à près de 140 milliards d'euros rien que pour la France, sur les 30 prochaines années", annonce-t-elle. "Mais c'est en ligne avec ce que l'on constate, avec l'intensification des phénomènes et une augmentation de leur fréquence."
Mais Florence Lustman tient à rassurer les assurés : "Oui, le risque climatique est encore assurable, notamment parce que nous avons la chance en France d'avoir ce régime des catastrophes naturelles qui est un régime universel, solidaire, qui fait que l'on peut mutualiser ce risque sur l'ensemble des personnes qui sont assurées en dommages. (...) Donc, par rapport à d'autres pays, en tout cas, on est plutôt bien protégé, mais il faut consolider le système. Et il faut absolument en conserver le principe car il est très protecteur pour nos concitoyens", conclut-elle.