C'est un triste nouveau record. Plus de 80% des conducteurs français avouent utiliser leur téléphone au volant de leur voiture, soit 11 points de plus qu'en 2021. C'est l'un des enseignements du 18e baromètre AXA Prévention sur le comportement des Français sur la route. Si en 2021 les attitudes dangereuses semblaient moins nombreuses, elles reviennent en force cette année.
"Ça coûte cher, ça m'a vacciné"
Certains l'utilisent pour le GPS, d'autres pour la musique, ou encore pour répondre à des appels. Ahmed est très souvent au volant de sa fourgonnette noire pour son travail. Le trentenaire avoue utiliser son téléphone pour répondre à des messages, ou même traîner sur les réseaux sociaux. Pour lui, c'est générationnel. "On est en 2022 quand même. Les réseaux sociaux, ça marche bien, donc je pense que c'est un phénomène de mode", assure-t-il au micro d'Europe 1.
Comme lui, 24% des Français consultent leurs réseaux sociaux en voiture. Une minorité, 8%, publie des stories depuis son volant. Pour rappel, utiliser son téléphone en voiture coûte trois points sur son permis et 135 euros d'amende. De quoi dissuader Jocelyne, assise dans sa petite citadine, et nez vissé sur son téléphone. La retraitée le jure : maintenant, lorsqu'elle conduit, elle n'y touche plus. "J'ai été prise deux fois", se souvient-elle. "Ça coûte cher, ça m'a vacciné, mais à juste titre !"
15% envoient des mails pro au volant
Même choix du côté d'Olivier, mais cette fois pour des raisons de sécurité. "J'étais commercial pendant 40 ans", explique le retraité. "J'étais particulièrement vigilant là-dessus parce qu'on se rend vite compte que dès qu'on n'est plus attentif, on a vite fait de partir d'un côté ou de l'autre de la route."
L'ex-commercial rejoint donc le club de ceux assurant ne plus jamais décrocher leur téléphone. Ils sont de moins en moins nombreux au fil des ans : en cinq ans, le nombre de conducteurs addicts au téléphone a augmenté de 14 points. Autre enseignement du baromètre : le téléphone au volant sert désormais à envoyer des mails professionnels pour 15% d'entre eux, et 6% participent à des réunions de travail, soit deux fois plus qu'en 2021.