Pour le troisième mois consécutif, le nombre de tués sur les routes de France est en baisse, avec 324 le mois dernier, contre 343 en juillet 2017, soit une diminution de 5,5%. Si le gouvernement se montre prudent en refusant de voir un lien de causalité entre cette baisse et le passage de la vitesse maximale à 80 km/h sur les routes secondaires, le 1er juillet, les conclusions sont claires pour deux responsables d'associations, en clair désaccord.
"Mesure bonne et crédible". Il y a d'abord ceux qui considèrent que l'abaissement de la vitesse maximale de 10 km/h a eu un effet indéniable sur la mortalité. "Lorsqu'une mesure est bonne, crédible et qu'on sent une détermination importante d'un gouvernement, elle s'accompagne d'une baisse de la mortalité", juge ainsi Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, sur Europe 1. "Nous avons pu le vérifier avec le passage à 80 km/h."
Un "échec des 80 km/h". En revanche, d'autres responsables, comme Pierre Chasseray, estiment qu'il s'agit véritablement d'"un échec du 80 km/h". "On se retrouve sur une baisse structurelle identique à celle qu'on observe sur les douze derniers mois", oppose le délégué général de l'association 40 Millions d'automobilistes, également sur Europe 1.
"Si on voulait tenir l'engagement des 400 vies sauvées par an, c'est-à-dire une baisse de 12,5% de la mortalité, on devrait être à une baisse de 12,5% par mois. Le compte n'y est pas", a conclu celui qui est fermement opposé à l'abaissement de la vitesse à 80 km/h.
Un effet indirect bénéfique ? Pour le délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, il faudra attendre la fin de l'année pour connaître précisément l'impact des 80 km/h. Mais selon lui, cette mesure annoncée le 9 janvier a déjà eu un effet bénéfique sur la mortalité routière. "C'est un phénomène assez connu. Quand la sécurité routière est très présente dans les débats, et c'est ce qui a été produit par les débats sur le 80 km/h, cela a un effet très positif sur l'accidentalité parce que ça conduit les usagers de la route à être plus prudents", explique-t-il à l'AFP.