Les premières voitures radars privées arrivent lundi. Le dispositif entrera en vigueur dans l'Eure, en Normandie, avant une généralisation prévue à toute la France pour la mi-2019.
Comment cela va-t-il se passer ? Concrètement, les radars sont installés sur des voitures privées totalement banales, conduites par des chauffeurs employés par des sociétés privées, et ils ne font pas de flashes. L'intinéraire est lui fixé par la préfecture. Et les procès verbaux seront signés par les forces de l'ordre. Selon les autorités, ce nouveau système permettra de verbaliser dix fois plus qu'actuellement et de dresser ainsi 12 millions de PV par an. Objectif : faire baisser la mortalité.
"Ces radars font peser la présomption de contrôle partout et visent les 'professionnels des excès de vitesse' équipés de boîtiers ou d’applications pour localiser les radars fixes", se réjouit dans Le Parisien Julien Thibault, président de l’Association victimes et citoyens. "C'est une excellente nouvelle alors que rouler trop vite reste la première cause de la mortalité sur les routes et que c’est un facteur aggravant dans tous les accidents", poursuit-il.
Des risques de dérives ? La mesure est toutefois loin de faire l'unanimité. "Est-ce qu'on est d'accord pour mettre entre les mains de sociétés privées des outils de sécurité routière ?", s'interroge sur franceinfo Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes, dénonçant une "machine à cash" et citant en exemple celui du stationnement : à Paris, l’un des prestataires privés qui s'occupe des amendes est accusé d’avoir réalisé des milliers de contrôles fictifs. "Dans chaque société, il peut y avoir des dérives potentielles", conclut-il.