Alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a promis dimanche que le gouvernement va "augmenter les rémunérations" à l'hôpital, Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers a réagi dimanche sur Europe 1 à cette annonce visant à soulager les soignants, épuisés par la crise du Covid-19.
Selon lui, "les deux précédents plans [pour l'hôpital] ne se sont pas traduits en euros" et sont des "plans d'annonce". Mais Thierry Amouroux garde espoir pour la suite. "On espère que le troisième sera plus constructif et avec des conséquences sur le terrain", affirme-t-il.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a en effet annoncé le lancement le 25 mai d'un "Ségur de la santé" avec une "grande réunion multilatérale des partenaires sociaux au ministère" afin de présenter un plan "cet été, pour traduire tout ce qui peut l'être dans le prochain budget de la sécurité sociale".
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"Il faut travailler à une augmentation" des salaires des personnels hospitaliers, "au delà des primes", a-t-il déclaré dans un entretien au Journal du Dimanche, sans donner plus de détails. En avril, le gouvernement avait par ailleurs annoncé une prime de 500 à 1500 euros net pour les soignants, en reconnaissance de leur engagement dans la lutte contre le Covid-19. Mais pour Thierry Amouroux, ce n'est pas suffisant.
"Héros à zéro euro"
"Le texte qui est sorti hier donne 1.500 euros effectivement aux soignants du public de 40 départements", admet-il, tout en soulignant que "les soignants du public des 60 autres départements - donc la majorité - n'auront que 500 euros". Il revient également sur le sort de ceux qu'il appelle "tous les héros à zéro euro" : les "soignants du privé, du libéral, les intérimaires et les vacataires qui sont venus dans les hôpitaux publics pour renforcer" les effectifs. Selon lui, ils "ne recevront pas un centime".
Autre volet de ce plan : assouplir les 35 heures pour permettre aux personnels soignants de travailler plus, s'ils le souhaitent "sans pression", selon les mots d'Olivier Véran. Mais pour Thierry Amouroux, cette mesure semble difficilement réalisable. "Les hôpitaux publics ont déjà atteint les 38 heures avec des RTT que [les soignants] ne peuvent pas prendre parce que l'on manque de personnel", pointe-il. D'après lui, "les hôpitaux de Paris" comptent "un million de jours accumulés sur les compteurs et que les agents ne peuvent pas prendre".