SÉRIE CIGÉO - Épisode 4 : la difficulté de communiquer le danger aux générations futures
Toute cette semaine, Europe 1 vous propose une nouvelle série autour d’un projet industriel hors norme et polémique : le projet Cigéo, à Bure dans la Meuse. Ce jeudi, une question se pose : comment informer les générations futures du danger de ces déchets radioactifs ?
Le projet Cigéo prévoit d’enfouir à 500 mètres sous terre des déchets radioactifs extrêmement dangereux et ce, quasiment jusqu’à la fin des temps. Pendant une semaine, Europe 1 vous propose une nouvelle série autour de ce projet industriel hors norme et polémique. Ce jeudi, nous nous posons une question : comment communiquer avec les générations futures ? Comment prévenir les êtres vivants dans 10.000, 20.000, 100.000 ans de ne pas déterrer ces déchets extrêmement dangereux ? De nombreuses pistes, parfois insoupçonnées, sont à l'étude.
Retranscrire dans plusieurs langues
Florence Poidevin, responsable du programme mémoire à l’Andra, travaille sur ce vaste sujet. Première question : en quelle langue doit-on s’adresser aux générations futures ? "L'exemple de la pierre de Rosette montre que pour assurer la robustesse d'un message, il vaut mieux le transcrire dans plusieurs langues. Par exemple, si on passe du français au chinois, ou à l'arabe, donc avec trois alphabets différents, là, on assure une plus grande robustesse", explique-t-elle.
Sur quel support inscrire ce message d’alerte ? "La composition du papier permanent fait en sorte qu'il n'y aura pas de réactions d'acidification qui vont le détériorer. Le papyrus ou des papiers chinois, qui ont plus d'un millier d'années, se sont préservés à travers le temps", détaille-t-elle.
D’autres pistes semblent plus farfelues. "Une piste qui avait émergé, c'était celle d'un clergé atomique. Sur le modèle de la transmission des savoirs qui s'opérait dans les monastères, construire un petit cercle d'initiés qui se transmettent la mémoire et les connaissances relatives au centre de stockage", ajoute-t-elle. La transmission orale a déjà fait ses preuves. Les aborigènes d’Australie, par exemple, ont ainsi réussi à relayer des mythes sur plusieurs millénaires.