Il faudrait en France six générations, soit "180 années", pour qu'un descendant de famille pauvre atteigne le revenu moyen, estime l'OCDE vendredi, constatant que l'"ascenseur social" est en panne dans de nombreux autres pays industrialisés.
"Transmission" entre générations. "Il n'y a plus de mobilité sociale dans les pays de l'OCDE : les revenus, la profession, le niveau d'éducation se transmettent d'une génération à l'autre", a résumé Gabriela Ramos, conseillère spéciale auprès du secrétaire général de l'OCDE, lors de la présentation du rapport à la presse.
La France, pire que la moyenne. La France, où Emmanuel Macron doit annoncer en juillet une stratégie de lutte contre la pauvreté ambitionnant d'enrayer le "déterminisme social", fait moins bien que la moyenne. Comme en Allemagne et au Chili, il faudrait six générations, soit "180 années" selon Gabriela Ramos, pour qu'un descendant d'une famille en bas de l'échelle des revenus (les 10% les plus bas) se hisse au niveau moyen de son pays. En moyenne dans 24 pays de l'OCDE, cinq générations seraient nécessaires. Encore pire, il faudrait neuf générations au Brésil et en Afrique du Sud, et onze en Colombie.
En Scandinavie, deux ou trois générations seulement. En revanche, au Danemark et dans les autres pays nordiques (Norvège, Finlande, Suède), deux ou trois générations suffiraient, selon les estimations présentées dans le rapport. C'est en bas et en haut de l'échelle sociale qu'il y a le moins de mobilité. En moyenne dans 16 pays de l'OCDE, 17% seulement des enfants d'origine modeste réussissent à se hisser en haut de l'échelle des revenus une fois adultes, tandis que 42% des enfants de familles aisés réussissent à y rester. En France, les chiffres sont très proches de cette moyenne mais aux Etats-Unis ou en Allemagne, l'écart est encore plus important. En revanche, il est moins prononcé en Espagne, en Grèce et au Portugal, où beaucoup de progrès ont été faits dans l'accès à l'éducation, et au Danemark.