La grève contre le projet de loi de réforme ferroviaire continuera après le vote du texte le 5 juin au Sénat, qui "n'est qu'une étape", a prévenu mardi Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots. "Le gouvernement voudrait faire du vote au Sénat le 5 juin une fin du débat. Nous, nous n'arrêterons pas à cette occasion-là. Pour nous, c'est une formalité, comme l'était le vote à l'Assemblée", a-t-il déclaré, en marge d'une rencontre avec des sénateurs du groupe CRCE (à majorité communiste).
"Le gouvernement s'est entendu avec la droite". Avec "une centaine d'amendements déposés par les sénateurs communistes et une cinquantaine par les sénateurs socialistes", c'est "bien une bataille parlementaire qui s'annonce pour faire le relais de la lutte" contre un "mauvais" projet, a-t-il ajouté. Mais "au Sénat, le gouvernement s'est entendu avec la droite", le texte devrait donc être adopté "comme du beurre", a reconnu Laurent Brun.
La concurrence, un "mode bidon d'exploitation". "La concurrence est un mode bidon d'exploitation du service ferroviaire" entraînant "réduction du nombre de kilomètres de voies, accroissement des temps de parcours, accroissement des tarifs", a-t-il souligné en faisant référence aux témoignages de syndicalistes italien, britannique, allemand ou belge entendus dans la matinée avec les sénateurs CRCE. Évoquant "la table ronde tripartite annoncée par la ministre" des Transports Élisabeth Borne vendredi à Matignon, "qu'on avait demandée", le syndicaliste a rappelé que son syndicat souhaite qu'elle "permette d'aborder l'ensemble des sujets, même si on bien compris que le gouvernement veut la concentrer sur la convention collective" nationale du transport ferroviaire.
"Relancer la bagarre". Les syndicats CGT, Unsa, SUD et CFDT doivent se retrouver mardi soir pour "analyser" les rencontres bilatérales vendredi avec le Premier ministre Édouard Philippe "car on a pas tous le même son de cloche", a dit Laurent Brun. Le chef du gouvernement "dit des choses de manière publique, dit des choses à certaines organisations syndicales et pas à d'autres". La CGT discutera avec ses partenaires de "la grève après le 5 juin". "Après le vote, qu'est-ce qu'on propose aux cheminots pour relancer la bagarre ?", a-t-il interrogé, en souhaitant des "initiatives un peu originales" pour "essayer de faire remonter le taux de grévistes, même si on sait qu'au bout de 24 jours c'est toujours difficile".