Une "mauvaise" réforme, "nuisible et mal préparée", des "régressions sociales", un "rouleau compresseur" : à l'initiative des quatre syndicats représentatifs de la SNCF, les cheminots sont appelés à manifester mardi, à Paris, contre la réforme ferroviaire et la dégradation du climat social dans l'entreprise.
Ce sera leur première manifestation nationale unitaire depuis la promulgation du "nouveau pacte ferroviaire", fin juin 2018. Une loi qui planifie l'ouverture à la concurrence du transport national ferroviaire de voyageurs et qui instaure l'arrêt des embauches au statut de cheminot à partir du 1er janvier 2020, date à laquelle la SNCF sera transformée en plusieurs sociétés anonymes. Après leur longue grève de 36 jours sur trois mois du printemps 2018, la CGT-Cheminots, l'Unsa ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots renouent avec le combat unitaire pour dénoncer à l'unisson les incertitudes encore liées à cette réforme et les "réorganisations permanentes" à la SNCF, entraînant "sans exception des suppressions de postes".
Pas d'appel national unitaire à la grève
La "situation sociale est alarmante", l'"inquiétude palpable", les cheminots "souffrent", déclarent les syndicats. L'encadrement est "parfaitement lucide" quant aux "inquiétudes des salariés", assure de son côté la direction, qui installera officiellement le 24 juin un "Observatoire de la transformation" pour veiller "en permanence" à l'"accompagnement individuel et collectif" des cheminots dans une entreprise où "il y a d'énormes transformations". Pour mardi, pas d'appel national unitaire à la grève. Mais des préavis locaux ou nationaux permettront aux salariés de venir grossir les rangs des manifestants qui défileront de la place d'Italie à la gare Montparnasse.
La SNCF prévoit un trafic quasiment normal sur son réseau. Les seules perturbations attendues concerneront les Hauts-de-France, où circulera un train express régional (TER) sur deux, et la région Centre-Val de Loire avec seulement un TER sur cinq en service. Le trafic sera "normal" pour les TGV, Intercités, Transilien, Eurostar et Thalys, selon la direction.