Les régions sont "très préoccupées" par l'avenir du réseau ferroviaire de proximité et s'opposent à la recommandation du rapport Spinetta sur l'évolution du rail "qui invite l'Etat à ne pas respecter les Contrats de plan Etat-Régions" (CPER).
"Méconnaissance de la réalité". Si les régions "partagent globalement les recommandations sur l'ouverture à la concurrence", certaines préoccupations du rapport traduisent selon elles "une méconnaissance de la réalité du transport ferroviaire dans les territoires", écrit l'association Régions de France dans un communiqué. Dans sa recommandation N°3, le rapport préconise de "redéployer les crédits aujourd'hui affectés par l'Etat aux investissements ferroviaires dans le cadre des CPER vers la partie la plus circulée du réseau". "L'Etat doit envoyer un signal clair, en ne consacrant plus aucun crédit aux lignes dont l'intérêt socio-économique n'est pas démontré", écrit le rapporteur. Les CPER 2015-2020 prévoient de consacrer "environ 800 millions d'euros" d'investissements aux "petites lignes".
"L'Etat doit respecter sa parole". Les régions "s'opposent fermement" à cette recommandation "qui invite l'Etat à ne pas respecter les Contrats de plan Etat-Régions. L'Etat s'est engagé contractuellement avec les régions. L'Etat doit respecter sa parole", poursuit Régions de France, qui rassemble les présidents de Conseils régionaux. "Les régions ont contribué à développer 20% de plus de passagers dans les TER, ça nous a coûté 40% de plus, donc on arrive au bout de cette équation", a fait répondu Michel Neugnot, chargé des transports à Régions de France, interrogé sur France 3. L'association entend faire des "contre-propositions" sur le dossier du "réseau capillaire" qui "n'a pas été entretenu pendant trente ans", a dit l'élu PS de Bourgogne-Franche-Comté.
Le rapport "préconise de ne pas respecter les CPER sur le ferroviaire", a souligné pour sa part Sébastien Huyghe, député Les Républicains du Nord, vendredi sur LCP. "Ça veut dire que la parole de l'Etat n'est pas fiable, donc les régions vont dire 'je ne contractualise plus rien avec l'Etat parce que je ne suis pas sûr que l'Etat tiendra sa parole jusqu'au bout'", a-t-il affirmé.