Une centaine de cheminots ont manifesté vendredi à Paris à l'appel de la CGT et de SUD pour soutenir deux de leurs collègues menacés de radiation (licenciement). La CGT Cheminots appelait seule vendredi à une grève nationale, qui n'affectait quasiment pas le trafic, très fortement perturbé en revanche jusqu'à la fin de la journée en gare Montparnasse à cause d'un incendie sur un poste électrique.
Les dossiers ont été transmis à l'inspection du travail. Les manifestants étaient rassemblés près de la gare du Nord, là où les deux cheminots étaient entendus par le comité d'établissement (CE) de la branche Maintenance et Travaux, dont l'avis est consultatif. "Les élus du CE ont voté contre les radiations" décidées par la direction, a indiqué Bruno Poncet, secrétaire fédéral de SUD-Rail. Leur dossier sera donc transmis à l'inspection du travail.
"Tout le monde est en colère face à cette injustice." L'un de ces cheminots, militant CGT à Nîmes et mandaté au CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), risque le licenciement parce qu'il avait tenu une torche allumée "sur le quai de la gare de Nîmes, le 14 mai", jour de grève, selon son syndicat. "C'était un rassemblement en gare, sans envahissement des voies. Allumer une torche, c'est une chose qui se fait couramment pendant des manifestations. Tout le monde est en colère face à cette injustice", a indiqué Laurent Daniel, responsable de la CGT Cheminots à Nîmes. "La direction a voulu faire un exemple" mais "le dossier est complètement vide", a-t-il ajouté.
Un cheminot entendu pour avoir "entravé la circulation des trains". L'autre cheminot entendu, élu du personnel SUD-Rail, se voit reprocher d'avoir "entravé la circulation des trains", en marge de la manifestation du 1er mai à Rennes, selon son syndicat. "Il avait signalé la présence d'un policier à côté des voies, sur les emprises de la SNCF, une zone dangereuse", a expliqué Bruno Poncet. "C'est la procédure normale" mais cela a servi de "prétexte à la direction". Une action judiciaire lancée par la police n'a pas abouti : "Il n'y a pas de faute lourde puisque le procureur a décidé de ne pas poursuivre", a-t-il souligné.
Une manifestation devant le siège de la SNCF. La CGT a également rassemblé une centaine de cheminots vendredi devant le siège de la SNCF, à Saint-Denis, où se réunissait le conseil de surveillance du groupe. "La CGT exige l'abrogation de la loi" de réforme ferroviaire, qui "est néfaste", a notamment dit aux manifestants Thierry Nier, secrétaire général adjoint de la CGT Cheminots.