C'est une session particulièrement attendue par de nombreux catholiques. L'assemblée plénière des évêques de France se tient ce dimanche à Lourdes, alors que l'Église est une nouvelle fois frappée par un scandale d'abus et de secret des procédures autour du cas de l'ancien évêque de Créteil, Monseigneur Michel Santier. Si la Conférence des évêques de France (CEF) a promis la transparence dans cette affaire, François Devaux, l'une des victimes du père Preynat, n'y croit pas.
"Un effondrement du message originel du catholiscisme"
Pour l'ex-président-fondateur de l'association 'La Parole libérée', la solution serait de réformer l'entièreté de l'institution. "L'Église est acculée", estime-t-il. "Il y a des scandales et il y en aura encore, c'est un puits sans fond." François Devaux insiste sur le besoin de réformer l'Église. "À partir du moment où vous avez une institution qui commet un crime de masse, qui plus est sur des enfants, et que ce crime est systémique, il y a deux alternatives. Soit elle se réforme, soit il faut dissoudre."
Problème pour ce fondateur d'association, la démarche semble être bloquée au sommet de la hiérarchie catholique. "On ne peut pas laisser une institution faire n'importe quoi sur le territoire français. La CEF ne pourra pas engager un processus de réforme de l'Église sans l'aval du pape qui porte lui-même ce projet-là", explique-t-il. "Mais le pape ne veut même pas lire le rapport de la Ciase [Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église, ndlr] ou recevoir ses membres. Ils veulent réparer quoi avec cette approche-là ?", s'indigne François Devaux. "C'est ridicule, c'est un effondrement du message originel du catholicisme."
Les mesures qu'adopteront les évêques pour répondre au scandale de l'affaire Santier devraient être présentées ce mardi.