Après la première semaine de confinement, le premier weekend enfermé touche à sa fin lui aussi. Les Français, depuis mardi 18 mars à midi, ont été appelés à rester chez eux pour faire face à l'épidémie de coronavirus qui touche le pays. Dans ce contexte, le moral faiblit selon un sondage BVA pour Europe 1 et Orange publié dimanche soir.
Pour la première fois depuis la mise en place de ces sondages, en milieu de semaine, le moral des Français décline légèrement. La note moyenne passe à 6/10, contre 6,1 auparavant. Dans le détail, c’est la proportion d’individus "très optimistes" qui diminue. Les notes de 9 ou 10/10 ont en effet perdu 2 points (10% contre 12%).
Quelques indicateurs s'améliorent
Parallèlement au moral en berne, l'inquiétude croît. Le sondage de samedi établissait que 75% des Français estimaient que le pire de la crise sanitaire était à venir. Ils sont désormais 79% à se positionner en ce sens, soit 4 points de plus par rapport à samedi et 9 points de plus par rapport au premier sondage de mercredi. Cette inquiétude est partagée par l’ensemble de la population même si elle apparaît moins marquée chez les moins de 35 ans (68%) et à l’inverse plus aiguë chez les Français de 50 ans et plus (84%).
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Que sait-on de la durée de vie de l'épidémie ?
> Le point sur l'autorisation de sortie nécessaire pour se déplacer
> Pendant combien de temps sommes-nous contagieux ?
> Comment obtenir un arrêt de travail indemnisé pour pouvoir garder ses enfants ?
Quant à la gestion de la crise par le gouvernement, là encore, les chiffres ne sont pas favorables. Les doutes se confirment puisque 43% des Français seulement se déclarent confiants en ce qui concerne la façon dont le gouvernement gère la crise, soit 3 points de moins que samedi et 12 points de moins que lors de la première mesure.
Quelques indicateurs s’améliorent cependant, comme la proportion de parents en télétravail qui sont 63% à déclarer qu’il est facile de s’occuper de leurs enfants (+7 points) ou la confiance quant à l’ambiance entre les membres du foyer dans les semaines qui viennent (73%, +2). Reste à voir si ces améliorations perdureront au-delà du week-end.
Comparaison avec l'Italie et le Royaume-Uni
Selon un sondage BVA réalisé dans les autres pays européens, qui permet une comparaison entre la France et ses voisins, la perception des citoyens européens varie par ailleurs sensiblement en fonction de la "phase" de la crise sanitaire de leur pays.
Par exemple, la crainte de la contamination pour soi ou un membre de sa famille s'élève à 76% en France et à 78% au Royaume-Uni. Mais en Italie, où la situation est catastrophique, le chiffre grimpe à 90%.
De la même manière, si 79% des Français estiment que le pire est à venir, ils ne sont "que" 43% d'Italiens à partager cet avis, le pic de l'épidémie étant certainement passé chez les Transalpins.
Enfin, en ce qui concerne la restriction de libertés pour endiguer la propagation du Covid-19, là encore, des écarts se constatent. Plongés au cœur de la crise, les Italiens sont 93% à se dire prêts à sacrifier certains de leurs droits si cela permet de limiter la propagation du virus. Pour l’instant, les Français (84%) et surtout les Britanniques (72%) sont un peu moins nombreux à partager cette opinion.