Pour eux, c'était "la goutte de trop". Dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 janvier, SOS Médecins est dépêché pour une intervention dans le quartier du Pont-du-Las, à Toulon. Après une consultation pour un nourrisson, le soignant se rend à son véhicule, il est alors 2h30. Un individu aurait fait irruption, l'aurait sorti de l'habitacle, plaqué au sol avant de prendre la fuite à bord du véhicule siglé "SOS Médecins" qui contenait son matériel médical. La victime a déposé plainte - sa voiture, elle, sera retrouvée quelques heures plus tard, à proximité du lieu de l'agression.
Gérald Dauphin a dénoncé des actes de vandalisme et des menaces au quotidien chez la cinquantaine de médecins basés à Toulon. "Des agressions physiques comme celle-là, c'est la première", a expliqué le président SOS Médecins Toulon Provence Méditerranée. "Des petits actes de vandalisme sur les voitures, des menaces sur internet... Des insultes au téléphone envers nos standardistes, c'est quotidien. Cette agression, c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, l'agression de trop."
La question de la sécurité pour le travail nocturne
Gérald Dauphin déplore l'impact de ce genre d'événements sur l'image de la profession : "On manque de médecins et ce genre d'événements ne facilite pas le travail et le recrutement." Pour faire face aux menaces, SOS Médecins souhaite développer une réflexion autour de la protection de ses médecins et du travail nocturne. "On va essayer de rencontrer les autorités et l'ARS (ndlr : Agence régionale de santé) pour que ça ne se reproduise pas. Mais on veut surtout attirer l'attention du public. Les autorités locales sont conscientes du problème. (...) On a rien à reprocher aux autorités. C'est plus un problème de société."
Et de conclure : "Il faut que l'on puisse travailler de manière apaisée." En guise d'acte de solidarité avec leur confrère agressé, les médecins de SOS Médecins Toulon Provence Méditerranée ont annoncé suspendre visites et consultations jusqu'à ce jeudi, 8 heures.