L'homme d'affaires Alexandre Djouhri, figure clef de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne de l'ex-président Nicolas Sarkozy en 2007, a été à nouveau libéré sous caution, en raison de son état de santé.
Caution à 1,14 million d'euros. Recherché par la justice française, Alexandre Djouhri a obtenu sa libération contre paiement d'une caution d'un million de livres (1,14 millions d'euros), à l'issue d'une audience qui s'est déroulée vendredi dernier à Londres au tribunal de Westminster, a indiqué jeudi la juge Emma Arbuthnot. La magistrate a précisé qu'elle "réévaluerait toutes les semaines" ce régime de liberté "en fonction de son état de santé". Alexandre Djouhri souffre de problèmes cardiaques et devait subir jeudi une intervention chirurgicale, avait indiqué mercredi une source proche du dossier.
Arrêté en janvier. Le nom d'Alexandre Djouhri était apparu notamment lors de la vente suspecte en 2009 d'une villa située à Mougins, sur la Côte d'Azur, à un fonds libyen. Il est soupçonné d'en avoir été, derrière plusieurs prête-noms, le véritable propriétaire et de l'avoir cédée à un prix surévalué, ce qui aurait pu permettre de dissimuler d'éventuels versements occultes. Après avoir refusé de répondre aux convocations des juges, Alexandre Djouhri avait été arrêté en janvier à l'aéroport londonien d'Heathrow en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par la justice française. Il avait été libéré une première fois après le paiement d'une caution d'un million de livres (1,13 million d'euros à l'époque). Fin février, il avait été remis en détention provisoire après qu'un second mandat d'arrêt européen eut été émis par la France, ses avocats ayant ensuite réclamé sa libération pour raisons médicales.
Le procès de Takieddine en septembre 2019. L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, poursuivi en diffamation par Nicolas Sarkozy, devrait être jugé en septembre 2019 pour avoir affirmé dans Mediapart avoir remis 5 millions d'euros d'argent libyen au camp de l'ancien chef de l'État. La 17ème chambre du tribunal correctionnel a fixé jeudi cette audience au 26 septembre 2019, avec prolongation possible le 27 si deux dossiers, dans lesquels l'ex-ministre Claude Guéant poursuit Ziad Takieddine et Mediapart pour les mêmes révélations, devaient y être joints.