Stéphane Bern expose ses nouvelles idées. Après avoir évoqué son souhait d'un tirage spécial du Loto pour préserver les monuments en danger, le Monsieur patrimoine d'Emmanuel Macron veut faire payer "d'urgence" l'entrée des cathédrales. Stéphane Bern veut ainsi s'inspirer du modèle anglais. "À Londres, l'entrée à l'abbaye de Westminster est fixée à 24 euros !", explique le chargé d'une mission sur le patrimoine dans une interview accordée au Parisien.
"Sauver quatorze monuments symboliques en 2018". "Il faut d'urgence faire payer l'entrée des cathédrales. On est le seul pays où leur accès est gratuit. Une ville comme Paris n'a plus les moyens d'entretenir son patrimoine religieux", a-t-il dit. La proposition était très commentée lundi sur les réseaux sociaux, la sénatrice UDI Nathalie Goulet y voyant "une violation de la loi de 1905" séparant les Églises et l'État. L'article 17 de la loi dispose en effet que "la visite des édifices et l'exposition des objets mobiliers classés (...) ne pourront donner lieu à aucune taxe ni redevance".
Cher @bernstephane faire payer l’entrée des cathédrales c’est une violation de la loi de 1905 ( impôt sur le culte) et une violation de l’égalité devant la loi quid des synagogues et des temples et des mosquées ? ♂️
— Nathalie Goulet (@senateur61) 13 novembre 2017
En réponse à ce tweet, Stéphane Bern a nuancé ses propos. "Je suggérais de faire payer l'entrée de Notre-Dame aux visiteurs touristiques - qui empêchent du reste les croyants de se recueillir - en dehors des heures où s'y rendent les fidèles. On a déformé cette suggestion qui émane de l'Observatoire du patrimoine religieux", une association militant pour la rénovation et contre la destruction des édifices cultuels, a-t-il dit.
Je suggérais de faire payer l’entrée de Notre Dame aux visiteurs touristiques - qui empêchent du reste les croyants de se recueillir - en dehors des heures où s’y rendent les fidèles. On a déformé cette suggestion qui émane de l’observatoire du patrimoine religieux.
— Stéphane Bern (@bernstephane) 13 novembre 2017
"Il ne s'agit pas de faire payer les fidèles qui vont à la messe". "C'est l'idée que, par exemple en Italie ou en Espagne - pays très catholiques s'il en est -, au moment où il n'y a pas d'offices religieux mais où il y a des hordes de touristes qui empêchent de toutes façons le recueillement des fidèles, on puisse faire payer l'entrée pour des gens qui visitent de façon touristique", a précisé à la presse Stéphane Bern lors d'un déplacement au Musée de l'histoire vivante à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. "Il ne s'agit pas de faire payer les fidèles quand ils vont à la messe, enfin c'est ridicule ! On ne peut me faire ce procès, c'est idiot", a poursuivi l'animateur.
Les évêques s'inscrivent en faux. Pour la Conférence des évêques de France (CEF) cependant, "les cathédrales, alors même qu'elles font partie du patrimoine culturel de la France, sont avant tout des lieux de prière et de culte dont l'accès doit être libre". "En notre époque de bruit et de tribulations, les cathédrales constituent des lieux de paix et d'intériorité, proposés à tous", fait valoir la CEF dans un communiqué. "Rendre leur accès payant entamerait la dimension de gratuité que comporte la proposition de la foi, la rencontre avec Dieu", estime-t-elle.
Notre-Dame de Paris visitée par 90 millions de touristes chaque année. L'État est propriétaire de près de 90 cathédrales, dont Notre-Dame de Paris, l'un des monuments historiques les plus visités d'Europe qui accueille environ 13 millions de fidèles et touristes chaque année. À Notre-Dame, qui doit faire appel au mécénat pour compléter les sommes allouées par l'État pour son entretien, seule la visite des tours et de la galerie surplombant la cathédrale est payante, l'accès étant géré par le Centre des monuments nationaux.