Gilbert Sand, un retraité alsacien qui avait empêché un car de chuter dans un précipice dans les Alpes autrichiennes en septembre, sauvant les 23 passagers à bord, a reçu mardi à Strasbourg la "médaille du courage et du dévouement". Cet homme, qui faisait partie d'un groupe de 21 touristes français, était assis au premier rang d'un car qui roulait sur une route d'altitude près de Schwaz, au Tyrol, quand le conducteur s'est effondré en raison d'un malaise.
Il appuie de toutes ses forces sur le frein. Il avait alors bondi de son siège et appuyé in extremis de toutes ses forces sur le frein, immobilisant le car qui s'apprêtait à dévaler une pente de 300 m, cachée par une forêt de sapins. Les faits, rapportés le 24 septembre par la police autrichienne et l'AFP, avaient fait le tour du monde. Dans son action, Gilbert Sand s'était fracturé le tibia restant immobilisé pendant 6 semaines. Les larmes aux yeux, Gilbert Sand a reçu de la médaille tricolore des mains du préfet d'Alsace Jean-Luc Marx qui lui a remis un diplôme.
JL Marx @Prefet67 remet la médaille pour acte de courage et de dévouement à Gilbert Sand et Pierre Klin qui ont évacué et sauvé les 23 passagers d'un bus en Autriche en septembre dernier pic.twitter.com/u2AKVDqOk9
— Préfet de la région Grand-Est et du Bas-Rhin (@Prefet67) 20 février 2018
Pierre Klin également honoré. Le représentant de l'Etat a salué son "courage qui a permis de sauver 23 personnes d'une mort presque assurée" et d'éviter "le drame de familles endeuillées". Le préfet a aussi distingué Pierre Klin, 40 ans, un des passagers, chauffeur de car dans le civil, qui n'était donc pas au volant du car au moment de l'accident, mais qui était intervenu en coupant le contact et faisant évacuer en sécurité les passagers. Les deux hommes faisaient partie d'un groupe de 21 touristes appartenant à l'amicale municipale de Wimmenau, dans le Bas-Rhin, partis passer un week-end en Autriche. Neuf personnes avaient été hospitalisées après l'accident.
"Des images qui restent". "Il y a des images qui restent, des moments qu'on a vécus et qu'on ne revivra pas. On ne peut pas imaginer ce qui se serait passé", a déclaré humblement Gilbert Sand, 65 ans, "honoré" et rempli de "fierté", aux journalistes. "J'ai vu le chauffeur qui tombait sur son siège. Je me suis dit : 'on est dans un bus sans chauffeur, dans une pente'. Puis j'ai eu ce réflexe, le bus freine, ça met un certain temps jusqu'à ce qu'il s'arrête et reste en équilibre sur la glissière... La plupart des personnes n'avaient pas réalisé ce qu'il se passait", raconte ce garde-forestier à la retraite, veste sobre et lunettes dorées.