"L'enfarineur" de Manuel Valls est désormais "blacklisté" de Radio France, où il avait des CDD réguliers, révèle-t-il dans un témoignage du Plus de l'Obs, mercredi. Il n'a désormais plus de contrats avec la radio.
Un enfarinage très médiatique. Le 22 décembre dernier, Manuel Valls, alors candidat à la primaire de la gauche, se rend au marché de Noël de Strasbourg quelques jours avant la fin de l'événement. "Bastien" lui jette de la farine au visage alors qu'il s'apprête à entrer dans un café pour rencontrer des élus locaux. Les images font le tour des médias pendant plusieurs jours.
"Enfariner Manuel Valls était selon moi le meilleur moyen de lui signaler qu’on ne peut pas balayer un combat et bafouer la démocratie d’un revers de la main", écrit-il. Il fait référence à l'article 49.3 invoqué six fois par l'ex-Premier ministre pour faire passer des textes de lois en force. "Je le referais sans hésitation", confie encore "Bastien".
Seul technicien de la région. Intermittent du spectacle de 25 ans, le technicien travaillait entre autres pour France Bleu Alsace, qui lui fournissait des contrats réguliers. Cela représentait un tiers de ses revenus. "Bastien" était même l'un des rares techniciens de la région. D'ailleurs, il travaillait à la radio locale le matin même de son coup d'éclat.
Après l'incident, il a continué de travailler jusqu'à la fin de son contrat, le 31 décembre, tout en sachant que l'épisode était remonté jusqu'à sa direction. Il savait déjà qu'en janvier, il y aurait moins de remplacements à faire et donc moins de contrats pour lui. Il ne s'est donc pas alarmé de ne pas avoir de nouvelles.
La fin de sa collaboration avec France Bleu. "Bastien" a tout de même été recontacté pour travailler fin janvier et depuis, plus rien. À la date dite, il a recontacté la rédaction. "On m’a répondu qu’ils avaient reçu l’ordre de ne plus faire appel à moi pour une durée indéterminée", raconte-t-il à L'Obs. Une issue professionnelle qu'il n'avait pas envisagée. "Je pensais que ça se jouerait davantage sur le terrain judiciaire", affirme-t-il à L'Alsace. Mais comme Manuel Valls n'a pas porté plainte contre lui, préférant retenir "les kilos de sourires" plutôt que les "quelques grammes de farine", il n'y a pas eu de poursuites judiciaires contre "Bastien".
"Je ne comprends pas cette réaction, je la trouve injustifiée. Je considère comme une attaque la volonté de ne plus m’employer et je veux rétablir la vérité : qu’on ne me reproche pas dans ma vie professionnelle ce que je fais dans ma vie privée", peut-on lire dans les colonnes de L'Alsace.