Victimes, familles et élus ont commémoré samedi à Strasbourg, en présence du Premier ministre Jean Castex, l'attentat du marché de Noël qui avait fait 5 morts le 11 décembre 2018 et de nombreux blessés. "Trois années ont passé, il nous faut beaucoup de force et de courage après l'attentat pour dépasser le traumatisme", a déclaré Martine Winterberger, blessée dans l'attentat, lisant un texte écrit collectivement par les victimes et leurs familles, en introduction de cette cérémonie fermée au public.
"Il nous reste à trouver le chemin de la résilience"
"À l'opposé de la haine, nous avons choisi la vie, la paix, l'espoir, la fraternité et le partage. Il nous reste à trouver le chemin de la résilience afin de pouvoir un jour refermer" le traumatisme, a-t-elle ajouté. Le Premier ministre Jean Castex et la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, ont ensuite déposé des roses blanches autour de la stèle commémorative érigée après l'attentat. Ils ont été imités par la ministre alsacienne Brigitte Klinkert et la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier, ainsi que par les victimes blessées lors de l'attentat, présentes en nombre, et les membres de leurs familles.
La cérémonie s'est conclue par une minute de silence, sans prise de parole des élus ni du Premier ministre. Ce dernier a ensuite rapidement quitté les lieux de la cérémonie pour aller inaugurer la nouvelle autoroute de contournement de Strasbourg. "Il était important qu'il y ait cette cérémonie, en présence du Premier ministre, car l'attentat de Strasbourg n'a pas fait l'objet d'un hommage national, contrairement à ceux de Paris ou de Nice", a déclaré Mostafa Salhane, président de l'Association Victimes Attentats (AVA), qui avait été pris en otage par le terroriste.
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78 victimes
Au total, 78 personnes sont considérées comme victimes de l'attentat de Strasbourg, incluant les proches des cinq personnes décédées, les victimes blessées et celles choquées. Le 11 décembre 2018, peu avant 20h, Chérif Chekatt, délinquant multirécidiviste de 29 ans et fiché S pour radicalisation islamiste, avait pénétré, armé d'un vieux revolver et d'un couteau, dans le centre historique de Strasbourg, où se tenait le traditionnel marché de Noël. Il avait tué au hasard cinq hommes en déambulant dans les rues et blessé dix autres personnes.
Parvenant à s'échapper en taxi, après avoir été blessé par des militaires, il avait été tué par la police 48 heures plus tard dans un quartier du sud de Strasbourg où il avait grandi. Une vidéo d'allégeance au groupe Etat islamique avait ensuite été retrouvée sur une clé USB qui lui appartenait. Sur le plan pénal, cinq personnes sont mises en examen, soupçonnées d'être liées à la fourniture de différentes armes en possession du tueur. Un procès pourrait avoir lieu en 2023, selon l'AVA.