Italie, Allemagne, Espagne, France... À la sortie de la guerre froide, de nombreux pays européens ont progressivement abandonné leur service militaire. Dans l'Hexagone, c'est Jacques Chirac, fraîchement élu, qui annonce en 1996 la fin du service militaire obligatoire. La mesure n'entrera néanmoins qu'un an après en vigueur, en octobre 1997. Mais tous les pays du continent n'ont pas pris cette décision. Ainsi, une dizaine de pays européens continuent de maintenir leur service militaire, bien confortés par l'actualité géopolitique récente.
C'est le cas notamment de la Grèce, la Finlande, le Danemark, l'Autriche, l'Estonie, la Norvège, Chypre et la Suisse. Ces pays n'ont ainsi jamais abandonné le service militaire, bien que des alternatives existent parfois. En Suisse ou en Autriche par exemple, les jeunes adultes ont le choix entre réaliser un service militaire, ou un service civique.
Des États à contre-courant
Mais, face aux tensions entre la Russie et l'Europe depuis plusieurs années, des États ont décidé de faire machine arrière et de rétablir le service militaire. C'est le cas de l'Ukraine, qui a remis en place sa conscription dès 2014, après l'annexion de la Crimée et le début de la guerre dans le Donbass.
Le pays sera très vite suivi par la Lituanie en 2015, et de la Suède en 2017. Le pays scandinave, qui travaille activement depuis les années 1950 sur sa politique de défense globale, a fait machine arrière sur le sujet, après avoir abandonné la conscription quelques années auparavant. Objectif : que tous les Suédois, homme ou femme, de 16 à 70 ans, puissent défendre le Royaume en cas de guerre. Enfin, la Lettonie a rejoint en 2022 la liste des pays ayant rétablit son service militaire obligatoire.
Et en France ?
Dans l'Hexagone, le débat d'un retour de la conscription occupe régulièrement l'espace médiatique. Selon un sondage CSA réalisé pour Direct-Matin en 2016, près de 74% des Français se déclaraient favorables à un retour du service militaire dans le pays. Si cela ne semble pas être à l'ordre du jour, le gouvernement préfère mettre en place un service civique (SNU) pour les lycéens âgés entre 15 et 17 ans.
Un dispositif annoncé par Emmanuel Macron en 2018, lors de ses premiers vœux aux armées, censé "favoriser la participation et l'engagement de chaque jeune dans la vie de la nation, et renforcer la cohésion sociale". Désormais, le ministère de l'Éducation nationale souhaite que le SNU soit progressivement rendu obligatoire dès septembre 2024.