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Louise Sallé // Crédit photo : MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Après les révélations au début de l'été, 17 nouveaux témoignages font état de violences sexuelles commises par l'Abbé Pierre entre le début des années 1950 et les années 2000. Les accusations de femmes, mineures au moment des faits, marquent un tournant particulièrement grave dans cette affaire. Un séisme qui secoue les trois organisations qui portent son nom.

Ce sont désormais 24 femmes qui accusent l'Abbé Pierre d'avoir abusé sexuellement d'elles. La Fondation se dit choquée par "la violence et l'extrême gravité de certains témoignages" car des faits d'agressions sur enfant sont rapportés, des viols également. Les récits vont beaucoup plus loin que les attouchements révélés en juillet. 

"Nous serions entachés d'un malaise profond si rien ne changeait"

Emmaüs a donc proposé de modifier son logo. Une assemblée générale doit se réunir en décembre pour en débattre. Et le lieu de mémoire dédié à l'Abbé Pierre, à Esteville en Seine-Maritime, a définitivement fermé ses portes. Le maire du village a d'ailleurs déclaré vouloir rebaptiser l'école qui porte le nom de l'Abbé Pierre. D'autres communes souhaitent faire de même pour des jardins et des places. 

Les trois organisations qui perpétuent l'œuvre du prêtre, Emmaüs France, Emmaüs International et la Fondation Abbé Pierre, se disent déterminées à affronter ces révélations. "Nous serions entachés d'un malaise profond si rien ne changeait", écrivent-elles dans un communiqué. Il faut d'abord éclairer le passé. Quels ont été les dysfonctionnements qui ont permis à l'Abbé Pierre d'agir ainsi pendant plus de 50 ans ? Une commission d'experts indépendants doit être constituée. L'Église de France a fait savoir qu'elle collaborerait en mettant à disposition ses archives.