Les lycéens autorisés à fumer dans leur établissement : les ministères de l'Intérieur et de l'Education ont accordé cette tolérance de manière provisoire après les attentats du 13 novembre pour éviter que les fumeurs ne restent attroupés devant leur lycée et ne deviennent ainsi de possibles cibles pour des terroristes.
Un lycée au tribunal. La moitié des lycées aurait franchi le pas selon les associations anti-tabac qui n'approuvent pas cette décision : elles ont même décidé d'attaquer en justice un lycée de Courbevoie. L'audience a lieu mercredi au tribunal administratif de Cergy-Pontoise. Ces associations mettent en avant le risque de tabagisme passif. Europe 1 s'est rendu sur place pour évaluer la situation et rencontrer des élèves et leurs parents.
Une autorisation très encadrée. Cette autorisation est très encadrée : il est uniquement possible de fumer dans une partie du fond de la cour, loin des classes. Mélodie, en terminale et non fumeuse, ne s'est jamais sentie gênée : "On ne voit même pas la fumée dans la cour, on ne la sent pas. Les fumeurs restent à leur place".
"Une de plus".Les fumeurs, eux, haussent les épaules. Ils doivent parcourir 50 mètres de plus avant d'allumer une cigarette. Cela n'a pas vraiment de quoi encourager le tabagisme, assure Alexandre, élève de 1ère. Pour lui, cette mesure d'exception "ne change rien". "Je peux peut-être en fumer une de plus par semaine", admet-il. D'autres avouent quand même fumer un peu plus, notamment entre les cours, sans attendre la récréation.
"Dès que l'on peut franchir une barrière...". Pour certains parents, le travail contre le tabagisme des jeunes est anéanti par cette mesure. "On a le droit de fumer au lycée, ce n'est plus interdit, donc on y va. Les ados, ce sont des ados, et dès que l'on peut franchir une barrière, on ne se gêne pas", commente Valérie Czop, représentante FCPE des parents d'élèves du lycée, qui s'avoue "très dubitative sur l'efficacité de la chose" et ce, d'autant plus que, contrairement à l'objectif annoncé de cette mesure, tous les élèves fumeurs ne restent pas toujours dans la cour de récré. Et les attroupements devant le lycée n'ont pas totalement disparu.
Ce que dit la circulaire reste vague. Sur quoi se basent les associations anti-tabac pour attaquer les lycées ? Ce sont des recours administratifs, basés sur l'infraction à la loi Evin. Selon ces associations, le texte de la circulaire des ministères est très vague (on ne se "mouille" pas sur le thème du tabac, seulement sous-entendu...) : elle ne mentionne jamais les mots "tabac", "fumeur", "fumer". Exemple : "En lycée, des zones spécifiques peuvent être aménagées au sein des établissements scolaires dans les espaces de plein air pour éviter que les élèves ne sortent du lycée pendant les interclasses".