Au rythme d’une fois tous les 28 jours en moyenne, une femme connaîtra entre 400 et 450 menstruations dans sa vie. Et donc entre 2.000 et 3.150 jours de règles. A raison de quatre serviettes ou tampons par jour, cela fait tout de même entre 8.000 et 12.600 protections intimes utilisées dans une vie. Sauf que la fabrication de ces produits est tout sauf transparente et contient des substances potentiellement dangereuses, comme le souligne le magazine trimestrielWeDemain, avant de se pencher sur les solutions alternatives.
Dioxine, es-tu là ?WeDemain commence par s’intéresser aux tampons. "Plus qu'une simple mèche de coton, une protection hygiénique est un ensemble complexe de fibres naturelles et synthétiques, dont le coeur absorbant mélange coton, viscose et polymères, ainsi qu'une poudre absorbante. Ce même coton est blanchi par oxygénation, avec des azurants chimiques et, la plupart du temps, du chlore", prévient le site. "C’est là que résiderait, selon Nelly Lapierre (chef de produits des magasins biologiques Euro-Nat, ndlr), l'un des risques pour le corps. Car quand le chlore entre en contact avec la viscose, ils formeraient une substance toxique, la dioxine, un polluant nocif, même à petites doses. Il pénètrerait en effet dans les muqueuses et finirait par s'accumuler dans le corps des femmes", poursuit l’article.
Les femmes qui ont choisi le camp de la serviette hygiénique ne sont malheureusement pas plus à l’abri : elles contiennent une poudre absorbante "composée d’un condensé d’amidon et de produits chimiques, qui serait lui aussi nocif".
Pas d’obligation de transparence. Tampon ou serviette : dans les deux cas, il existe des doutes sur la dangerosité des substances utilisées. Une crainte renforcée par le manque de transparence dans ce domaine : les fabricants de protections hygiéniques n’ont aucune obligation de détailler les produits utilisés pour améliorer le pouvoir d’absorption de leurs produits.
Un combat pour la transparence est donc en cours, porté par la sénatrice américaine Carolyn Malone : cette dernière "défend depuis peu le projet de loi Robin Danielson - du nom d'une femme supposément décédée à la suite de la toxicité de ces composants. L'élue entend ainsi faire en sorte que les industriels révèlent leurs ‘recettes’", souligne WeDemain. Un combat loin d'être gagné.