Cette semaine s'annonce clé dans l'affaire Tariq Ramadan. Le théologien suisse, accusé de viols par trois femmes en France et en détention provisoire depuis près de six mois, doit être confronté jeudi à l'une de ses accusatrices, la première à avoir porté plainte, Henda Ayari. L'ancienne salafiste, devenue militante féministe et laïque, l'accuse toujours de viol, mais sa version des faits a changé par rapport à sa plainte.
Deux mois plus tard, dans un autre hôtel parisien. Dans ses auditions, qu'Europe 1 a pu consulter, Henda Ayari dénonce des faits s'étant déroulés non plus en mars 2012, à l'hôtel Holiday Inn près de la gare de l'Est à Paris, mais le 26 mai, deux mois plus tard, au Crown Plaza, place de la République. Face à des incohérences de chronologie dans son premier récit, la quadragénaire a fouillé dans ses affaires, ressorti son agenda de l'époque, ses talons de chéquiers et ses relevés bancaires. À cette date, elle note à la fois un rendez-vous chez le coiffeur pour un brushing et retrouve une dépense SNCF. Sans doute son aller pour Paris, pense-t-elle.
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Le reste du récit ne change pas. Cette nouvelle date, comme la précédente, correspond à l'agenda de Tariq Ramadan, alors présent en région parisienne. Quant au récit détaillé du viol qu'elle dénonce, de son arrivée dans la chambre à son départ, il ne change pas. De son côté, l'islamologue ne reconnaît qu'une chose : avoir rencontré - une fois seulement - Henda Ayari, sans aucun contact particulier, au Parc des Expositions du Bourget, après l'une de ses conférences.
Son avocat devra déposer une demande de remise en liberté juste après ce rendez-vous devant les juges.