Elle avait ouvertement interpellé Emmanuel Macron en septembre 2017, quand le chef de l'État avait visité Saint-Martin après le passage destructeur de l'ouragan Irma. Elle avait alors refusé de l'appeler Monsieur le Président, lui préférant un simple "Monsieur Macron". Un an plus tard, Lila ne décolère pas. "Rien n'a bougé, rien n'est reconstruit donc ça ne sera toujours pas monsieur le Président. Je l'appellerai 'Monsieur Macron' ou 'Emmanuel'", explique la jeune femme au micro de notre envoyé spécial.
"Inondations perpétuelles". Kiné, elle déplore aujourd'hui la trop lente reconstruction de Saint-Martin : "J'ai encore des patients qui n'ont encore pas de toit. Moi-même, j'ai perdu ma maison et mon cabinet. Entre Irma et maintenant, j'ai déménagé huit fois", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "On a eu des inondations perpétuelles, encore aujourd'hui j'ai l'eau qui rentre dans le plafond et je ne suis pas la seule. Il y a même des gens qui dorment dans la voiture, les loyers ont fortement augmenté. À ce rythme-là, l'île ne va pas se relever, ni dans deux ans ni dans trois ans", anticipe celle qui assure travailler de 6 heures du matin à 22 heures pour subvenir aux besoins de ses deux enfants.
>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici
D'où sa demande radicale pour l'avenir de Saint-Martin : "La collectivité n'est pas capable de gérer l'île. On a besoin d'aide et l'aide, ce n'est pas que des sous. C'est d'avoir des architectes qui font les choses correctement. Quand Emmanuel Macron va venir [un déplacement et une rencontre sont prévus fin septembre, NDLR], je vais l'engueuler et lui demander de placer l'île sous tutelle pour la sauver. Car s'il y a un nouveau cyclone qui arrive sur l'île, c'est terminé."