Dès jeudi matin, des trains TER circuleront à nouveau entre Breil-sur-Roya, son actuel terminus, et Fontan. Alors que les deux villages ont été meurtris par le passage de la tempête Alex, la région va retrouver une partie de sa liaison ferroviaire, après cinq jours de réparation. "Ce sont les mêmes trains que d'habitude auxquels on peut rajouter à certaines heures une rame mixte supplémentaire, depuis Nice, pour acheminer jusqu'à douze tonnes de denrées", expliquait à Nice-Matin Philippe Tabarot, vice-président de la Région Sud en charge des Transports.
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La voie ferrée est le seul moyen d’accéder jusqu'à Fontan
Des premiers transports de nourriture et d'eau via ces mêmes TER au départ de Nice ont déjà été effectués jusqu'à Breil-sur-Roya, et des tests ont été réalisés jusqu'à Fontan mercredi. Car contrairement aux routes et aux ponts, les rails ont (en partie) survécu aux intempéries. Désormais, la voie ferrée est le seul moyen de relier les deux villages. "Je pense qu'il y aurait eu la possibilité d'y aller avec un hélico, mais vu qu'ils sont occupés sur d'autres missions, le train a été la solution", explique Philippe, qui travaille pour la cellule psychologique de Fontan et qui n'aurait jamais pu atteindre la commune sans le train.
Au cœur du retour de la voie ferrée : les cheminots. "En plus de notre métier, on se sent fiers d'avoir fait le travail que nous avons fait pour pouvoir donner un coup de main, un coup de pouce à la population", explique l'un d'eux, Marc. Ce responsable d'un des trains qui va jusqu'à Fontan est ému de voir la ligne à nouveau en marche. Son équipe a d'abord réparé les rails et la signalisation, avant d'organiser des convois.
" On se sent fiers d'avoir fait le travail que nous avons fait pour pouvoir donner un coup de main, un coup de pouce à la population "
À l'aller, son train apporte des médicaments et de l'équipement lourd jusqu'au village. Au retour, il ramène autant de personnes que possible : des pompiers, des gendarmes, mais aussi des rescapés. "Nous avons vu des personnes âgées qui étaient en Ehpad, nous avons descendu des familles entières avec des enfants", raconte le cheminot. "On ne peut pas laisser des gens dans le besoin. Ils sont enclavés. On ne peut pas faire autrement".