Pour contrecarrer une obstruction parlementaire, Jean-Luc Romero lance un appel à Emmanuel Macron. Alors que l'Assemblée nationale doit adopter jeudi un texte de loi instituant un "droit à une fin de vie libre et choisie", plusieurs députés ont déposé quelque 3.000 amendements contre cette proposition. Une manœuvre qui devrait empêcher son adoption, puisque les parlementaires ne peuvent discuter de ce texte que durant une seule journée. Invité d'Europe Soir Week-end, le président de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) appelle donc le chef de l'État à prendre ses responsabilités "face à ces parlementaires extrémistes".
"Emmanuel Macron a le pouvoir" de remettre le texte sur la table
"À minuit, jeudi, le texte ne sera pas adopté, mais Emmanuel Macron peut décider qu'il soit de nouveau discuté, voire repris par le gouvernement", affirme le président de l'ADMD. "Il a le pouvoir de le faire et je pense qu'il doit être en face de ses responsabilités." Mais encore faut-il que le chef de l'État soit favorable à cette loi. Reçu par ce dernier, Jean-Luc Romero reconnait "ne pas savoir ce que pense le Président" sur ce point. Et s'il a pu constater lors de son entretien à l'Élysée qu'Emmanuel Macron "écoute", il affirme que désormais ce dernier "doit entendre".
D'autant que la crise du coronavirus a "mis le point sur les conditions très difficiles dans lesquelles on peut mourir", avance-t-il encore, en évoquant la souffrance subie par sa mère emportée par le virus qui lui signifiait "toutes les 10 secondes" son envie de mourir.
Un "militant du choix"
Défendant une loi "qui permet tous les choix", à savoir vivre le plus longtemps possible "ou autre", Jean-Luc Romero s'est défendu d'être un partisan de l'euthanasie. "Je ne dis pas qu'il faut mourir euthanasié, je veux une loi qui permettent toutes les morts. Je ne suis pas un militant de l'euthanasie, mais un militant du choix."