C'est une action qui se veut de grande ampleur. Sept familles, regroupées autour du collectif Algos Victima, ont décidé de poursuivre le réseau social TikTok devant la justice. "Je vous confirme avoir déposé entre les mains du tribunal de Créteil un recours porté par sept familles qui dénoncent toutes la même chose : la dégradation de l'état de santé physique et mentale de leurs enfants", souligne ainsi dans une interview accordée à Franceinfo, Maître Laure Boutron-Marmion.
En cause : l'algorithme du réseau social qui aurait favorisé l'exposition des adolescentes à des contenus mettant leurs vies en danger, notamment avec des vidéos faisant référence à l'automutilation et au suicide.
Appel à reconnaître la responsabilité de la plateforme
Depuis son arrivée en Europe, la plateforme est régulièrement au cœur de polémiques, TikTok étant régulièrement accusé de ne pas assez modérer les contenus présents en ligne. Des contenus qui peuvent inonder le fil grâce à l'algorithme ultra-puissant de la marque qui permet d'offrir des vidéos que l'utilisateur aimera à coup sûr, en se basant sur son historique d'utilisation de la plateforme. Et c'est bien cette rubrique "pour toi" qui est au cœur de cette nouvelle affaire.
Car parmi les sept adolescentes des familles concernées par ce recours, deux d'entre elles ont mis fin à leurs jours. Après ces drames, pour l'avocate des familles, le réseau social ne peut plus dénier sa responsabilité. "Il n'est plus possible de la part des plateformes de réseaux sociaux, en particulier de TikTok, d'adopter encore ce discours qui consisterait à dire que ce n'est pas leur affaire puisque ce n'est pas leur contenu", accuse Maitre Boutron-Marmion. D'autant qu'elle souligne la capacité de TikTok à faire le travail de modération, concluant que la version chinoise du réseau est "beaucoup plus édulcorée" et que ce genre de contenus "n'existent pas" sur la version chinoise.