Sur les quatre premiers mois de l'année 2018, la police judiciaire parisienne a ouvert 60 dossiers concernant des "mules", ces passeurs qui ingèrent des capsules de cocaïne, en provenance de Guyane, soit trois fois plus que l'année précédente, rapporte LCI mercredi.
Moins de risques avec des "mules". Ce système de "transport" de la drogue par des "mules" est désormais privilégié par les trafiquants car la perte lorsqu'un passeur est interpellé est limitée et que "l'organisation est moins complexe que par la voie maritime", estiment les enquêteurs de la brigade des stupéfiants, cités par LCI.
Une question de rentabilité. Quant à la provenance depuis la Guyane, là aussi il s'agit d'une stratégie financière. Le kilo de cocaïne y est trois fois moins cher qu'aux Antilles mais revendu au même prix en région parisienne (soit jusqu'à 35.000, selon LCI). Les passeurs, issus le plus souvent des couches pauvres de la communauté des anciens esclaves, sont payés 3.000 euros pour le transport. Ils ingèrent en moyenne 600 grammes de capsules de drogue, selon une note de l’office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS).
Une vingtaine de "mules" par vol. Une "mule" sur quatre serait une femme, parfois enceinte ou accompagnée de jeunes enfants. Et, selon un chiffre noir, sur chaque vol de Cayenne à Paris, se trouverait une vingtaine de "mules". L'OCRTIS estime que plus de cinq tonnes de cocaïne transitent chaque année entre la Guyane et Paris.