Quatre syndicats de la vaste branche du transport routier et de la logistique appellent les salariés à faire grève le 16 décembre pour réclamer de meilleures conditions de travail et de salaire, a appris lundi l'AFP.
"Des actions sous forme de rassemblements, de blocages ou autre, auront lieu dans toutes les régions de France", a annoncé dans un tract l'UFR-CFDT, premier syndicat de la branche.
La CFDT dénonce "des salaires qui peinent à être revalorisés"
"À l'heure où la profession est au plus mal avec une pénurie de 50.000 salariés (...), où le dialogue social peine à s'installer dans les entreprises", et face à "des conditions de travail qui mènent à la recrudescence des arrêts maladie" pour des "des salaires qui peinent à être revalorisés", la CFDT Route appelle à la mobilisation. Elle réclame notamment "la mise en place d'un 13e mois conventionnel, de vraies revalorisations des grilles salariales, une amélioration des conditions de travail".
Les syndicats FO (3e), CFTC (4e) et CGC (5e) du secteur se joignent à cet appel. "Un préavis commun a été déposé", a indiqué à l'AFP Thierry Douine, de la CFTC, en précisant que les moyens d'action concrets devaient encore être décidés.
La CGT, deuxième organisation dans cette branche regroupant transport de marchandises, transport de voyageurs interurbain, déménageurs, ambulances, transport de fonds et logistique, ne se joint pas au mouvement, selon plusieurs sources syndicales.
"Il y a une tension énorme dans la profession"
"Nous voulons interpeller les organisations professionnelles" avec lesquelles les négociations sont suspendues, explique Charles Morit, de l'UFR-CFDT. "Il y a une tension énorme dans la profession et on ne veut pas améliorer les conditions sociales", malgré une "pénibilité monstrueuse qui se développe dans la logistique", dénonce de son côté Thierry Douine, de la CFTC.
Ces syndicats s'inquiètent également pour le congé de fin d'activité (CFA), que l'Etat souhaite voir renégocié par les partenaires sociaux. Il s'agit d'un dispositif financé à la fois par l'Etat et les cotisations patronales et salariales, permettant aux conducteurs attestant d'une certaine ancienneté de partir en retraite cinq ans avant l'âge légal. "On ne veut pas que les organisations professionnelles le dénoncent en invoquant les tensions sur l'emploi", souligne Thierry Douine.