La SCNF a déconseillé aux usagers de voyager jeudi dans les zones concernées par la vigilance rouge. Photo d'illustration. 3:22
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Antoine Terrel
Invité jeudi d'Europe 1, Gilles Dansart, directeur de Mobilettre et spécialiste du transport ferroviaire, explique que le manque d'investissement de l'État concerne surtout les "systèmes électriques et de signalisation". 
INTERVIEW

Le réseau ferroviaire français est-il paré face à la canicule ? Depuis la nouvelle hausse spectaculaire des températures, les perturbations se multiplient dans les transports. La SNCF a invité ses usagers à reporter ou annuler leurs voyages prévus dans les zones en vigilance rouge, quand Thalys a tout simplement décidé de fermer les ventes sur toutes ses lignes jeudi et vendredi. Invité d'Europe 1, Gilles Dansart, directeur de Mobilettre, un site d'informations sur les transports, estime que cette canicule "révèle les faiblesses structurelles du réseau français". 

"Plus que des incidents à répétition, c'est plutôt les conditions de gestion des voyageurs dans ces situations perturbées qui posent problème", estime-t-il. "Dès qu'il fait très chaud, ça prend des proportions très importantes". Pour Gilles Dansart, "cette canicule révèle les faiblesses structurelles du réseau français et de l’exploitation ferroviaire". Mais, précise-t-il, "on ne peut pas dire que c'est absolument la catastrophe du point de vue des chiffres et du nombre d'incidents".

"La France a sous-investi sur un certain nombre de réseaux"

En cause, selon lui, un manque de moyens alloués par l'État. "On sait depuis longtemps que la France a sous-investi sur un certain nombre de réseaux : les réseaux denses comme celui d’Île-de-France, ou les réseaux moins utilisés en zone rurale". Et de poursuivre : "malgré les grandes déclarations et les promesses liées aux différentes réformes ferroviaires (...) les efforts ne sont pas à la hauteur des annonces. Les crédits promis n'arrivent pas forcément toujours".

Pour ce spécialiste des transports, le principal problème du réseau ferroviaire ne concerne pas les rails, mais plutôt les "systèmes électriques et de signalisation". "Cela fait des années qu'on a remis de l'argent sur les infrastructures physiques, qui se voient le plus", décrit-t-il. À l'inverse, les rails et des caténaires tiennent, selon lui, "plutôt bien la route" depuis quelques jours.