Les transports scolaires, "angle mort des politiques éducatives en France", d'autant plus au moment du déconfinement progressif du pays ? C'est ce qu'avance mercredi sur Europe 1 Nicole Bonnefoy, sénatrice de Charente et présidente de l'Association nationale pour les transports éducatifs de l'enseignement public. Selon la parlementaire socialiste, "beaucoup de questions restent en suspens" dans ce domaine après la présentation par Jean-Michel Blanquer d'un plan de retour des élèves à l'école en trois étapes à partir du 11 mai.
"Toutes les problématiques évoquées dans l'école, on les retrouve dans le car", assure Nicole Bonnefoy, qui liste les interrogations encore d'actualité sur l'organisation des transports scolaires à partir du 11 mai. "Quelle doit être la distanciation sociale ? Les élèves devront-ils mettre des masques, des gants ? Qui les fournit ? La famille, l'autorité qui organise les transports, le transporteur ? Les moyens de transports devront-ils être désinfectés ? Après chaque service, après chaque rotation ?" D'après elle, il faut "apporter une assurance et une sécurité sanitaire maximum" aux familles et aux élèves.
Les professionnels pas assez consultés ?
À partir du 11 mai, les élèves qui reviendront à l'école ne pourront pas être plus de 15 par classe. "Quand le transport scolaire s'effectue, on ne prend pas les élèves d'une classe, on prend les élèves pour les emmener à l'école, ce sont les élèves de plusieurs classes", interroge Nicole Bonnefoy, inquiète d'une logistique complexe et pas suffisamment anticipée. "Comment les choses doivent-elles s'organiser ?"
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"Sur les questions sanitaires, il faut que le transport scolaire soit sécurisé pour les familles, sinon elles ne mettront pas leur enfant à l'école et auront raison de ne pas le faire", poursuit Nicole Bonnefoy, qui insiste sur la nécessité de cadrer rapidement ce redémarrage du transport scolaire. "Les professionnels du transport scolaire sont réactifs, peuvent répondre et faire des propositions. Il faut qu'ils soient associés suffisamment en amont, et jusqu'à présent ça n'a pas été le cas. On est à la veille de la reprise de l'école, donc ce n'est pas possible."