Les éboueurs de Marseille sont en grève. Ils protestent en effet contre la volonté de la métropole Aix-Marseille-Provence de les faire travailler pour un salaire inchangé. Si ce mouvement a débuté de façon localisée dans certains arrondissements uniquement depuis le 23 septembre dernier, il s'est étendu depuis lundi à toute la métropole.
Les premiers stigmates sont déjà visibles. Dans les petites rues autour de la gare Saint-Charles, à Marseille, des amoncellements de poubelles jonchent les trottoirs. "Ca commence sérieusement à s'entasser. Ce n'est pas normal que l'on pâtisse des grèves. On ne peut même pas rentrer dans le local poubelles, tout est à ras bord, ça ne sent pas bon. En plus, ça attire les bestioles et les rats qui finissent par monter dans les étages. Donc on subit", râle un habitant. Les commerçants aussi doivent s'organiser face à cette grève, à l'image de Mohamed, un jeune barbier. "Les clients passent toute la journée et on a ça devant la porte. C'est grave", assure-t-il.
"Sur le pied de guerre"
Mais ce bras de fer est inévitable face à une réforme qualifiée d'injuste par Patrick Rué, le secrétaire général de FO territoriaux à Marseille. "Tout le monde est sur le pied de guerre. Les éboueurs sont furieux, imaginez si votre patron vous demandait de travailler 28 jours supplémentaires sans gagner un euro de plus parce qu'il faut harmoniser", explique le syndicaliste qui ne se dit pas très optimiste pour la suite des négociations.
Et au regard des critères de pénibilité du ramassage des ordures dans la ville, le syndicat majoritaire entend bien négocier ce nouveau temps de travail applicable au 1er janvier.