C'était le 19 juin 1986. Coluche, humoriste et créateur des Restos du Cœur disparaissait. Trente ans plus tard, Europe 1 est retourné dans les lieux où Coluche a travaillé et a échangé avec ceux qui l'ont connu. Tous se souviennent d'un homme qui adorait être entouré d'une bande de copains.
"Soif de reconnaissance". Ce n'est pas un hasard si, à ses débuts, c'est avec une bande d'amis qu'il décide de monter sur scène. Ils étaient neuf et avaient fondé le Café de la gare, un café théâtre construit avec les moyens du bord. Chacun avait mis la main à la pâte, mais déjà à l'époque Coluche se démarquait. "On étaient pas des vrais pro donc on bafouillait on se trompait", se souvient Sotha. "Il était très agressif, un peu façon chansonnier, avec le public. Il disait 'Ah dis donc t'es pas beau, mets-toi au fond'", raconte-t-il. "Coluche avait envie d’autre chose, il avait vraiment soif de reconnaissance, il avait envie d'être le chef", conclut-il.
"Générosité absolue".C'est au théâtre du Gymnase où il triomphe en 1980 que Colcuhe devient le chef. Durant deux ans, son one man show est complet tous les soirs. Dans le théâtre, Coluche recrée une ambiance presque familiale avec toutes les équipes. "Coluche était chez lui donc il arrivait parfois à 3 heures et dormait dans sa loge", raconte Jacques Bertin, le directeur du théâtre pour qui l'humoriste y a laissé son empreinte. "Il y a eu des conférences de presse, notamment une assez épique, celle de la présidentielle de François Mitterrand où il avait entre 19 et 20% d'intentions de vote et c'était la panique du côté de la gauche", se souvient-il. "C'était un personnage extraordinaire, d'une générosité absolue", conclut-il.